M. Obama s'est entretenu pendant une heure et demie à la Maison Blanche avec les plus hauts responsables militaires et civils américains chargés de ce dossier, alors que le conflit de plus en plus meurtrier pour les États-Unis et leurs alliés vient d'entrer dans sa 10e année, sans perspective de fin rapide.
Les discussions ont porté sur les efforts militaires sur le terrain, mais aussi le Conseil installé par le président afghan Hamid Karzaï "pour soutenir une réintégration et une réconciliation (avec les rebelles), menée par les Afghans", a indiqué la Maison Blanche, sans toutefois porter de jugement formel sur ce processus.
Le porte-parole du président Obama, Robert Gibbs, avait auparavant reconnu que la question du dialogue entre le gouvernement de Kaboul et les talibans figurerait en bonne place au menu de la rencontre du 20 octobre, qui a lieu plus de 10 mois après la publication par M. Obama de sa nouvelle stratégie militaire dans ce pays.
Un dialogue, encore préliminaire et jusqu'ici nié officiellement par les rebelles, semble en effet s'esquisser entre le gouvernement afghan et ses ennemis pour tenter de trouver une issue à la guerre.
Vendredi dernier à Londres, le général David Petraeus, commandant des troupes internationales en Afghanistan, avait révélé que les forces de l'OTAN avaient facilité l'accès de responsables talibans à Kaboul, en vue de négociations avec le gouvernement afghan.
Le général avait indiqué qu'un "certain nombre d'initiatives étaient en cours" dans le cadre du soutien au processus de négociation lancé par le président afghan Hamid Karzaï.
Le New York Times a enfoncé le clou le 20 octobre en assurant, citant de hauts responsables en Afghanistan, que des chefs talibans munis de sauf-conduits de l'OTAN, certains même transportés par des avions de l'Alliance, avaient pu quitter leurs repaires dans les zones tribales du Nord-Ouest du Pakistan, afin de rencontrer des responsables du gouvernement afghan.
La stratégie en Afghanistan dévoilée début décembre 2009 par M. Obama prévoyait de porter à quelque 100.000 le nombre de soldats américains déployés dans ce pays pour briser l'élan des talibans, mais aussi d'entamer un retrait dès juillet 2011. Le président assure depuis qu'un tel retrait aura bien lieu, mais est resté vague sur son étendue.
Cette escalade est allée de pair avec une forte hausse des pertes des forces internationales : 597 morts depuis le début de l'année, dont 397 Américains, selon un bilan établi par l'AFP à partir du site internet indépendant icasualties.org.
AFP/VNA/CVN