Le dirigeant libyen Kadhafi favorable à une enquête de l'ONU ou l'UA

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'est dit favorable à l'envoi d'une commission d'enquête des Nations unies (ONU) ou de l'Union africaine (UA) pour évaluer la situation dans son pays, dans une interview publiée le 6 mars par l'hebdomadaire français Le Journal du Dimanche.

"Tout d'abord, je voudrais qu'une équipe d'enquête des Nations unies ou de l'Union africaine se rende ici, en Libye", affirme M. Kadhafi. "Nous allons permettre à cette commission d'aller voir sur le terrain, sans aucune entrave", poursuit-il.

Le dirigeant libyen assure que "si la France souhaite coordonner et diriger la Commission d'enquête, j'y serai favorable". "Que la France en prenne vite la tête, qu'elle bloque la résolution de l'ONU au Conseil de sécurité, et qu'elle fasse arrêter les interventions étrangères dans la région de Benghazi", plaide-t-il.

S'adressant aux Occidentaux, le colonel brandit à nouveau les spectres de l'immigration massive et du terrorisme islamique : "Nous vous avons beaucoup aidé ces dernières années. Alors pourquoi, lorsque nous sommes dans un combat contre le terrorisme ici en Libye, on ne vient pas nous aider en retour".

Il évoque une double évolution au cas où l'Europe le laisserait tomber : "Vous aurez l'immigration, des milliers de gens qui iront envahir l'Europe depuis la Libye. Et il n'y aura plus personne pour les arrêter", dit-il. "Vous aurez Ben Laden à vos portes (...) Il y aura un djihad islamique en face de vous, en Méditerranée. Ils attaqueront la 6e flotte américaine, il y a aura des actes de piraterie ici, à vos portes, à 50 km de vos frontières", menace-t-il.

L'Alba propose une commission internationale

Les pays membres de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba) sont tombés d'accord le 4 mars à Caracas pour créer une commission internationale sur la crise libyenne.

Une proposition de médiation internationale pour régler ce conflit avait été avancée par le président vénézuélien Hugo Chavez. "Il faut faire un très grand effort, on ne peut pas perdre un jour", a déclaré le 4 mars M. Chavez à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères et représentants des pays regroupant l'Alba réunis dans la capitale vénézuélienne pour étudier une proposition de médiation pacifique sur la Libye.

L'Alba compte parmi ses membres l'Équateur, les deux petits États caribéens de Saint-Vincent-et-Grenadines et Antigua et Barbuda, Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, le Honduras et la Dominique.

Le bloc fondé en 2004 avait initialement pour vocation de contrecarrer le projet d'une Zone de libre-échange des Amériques (Zlea).

Le gouvernement vénézuélien a tenté jeudi dernier de consolider sa proposition de médiation internationale pour trouver une solution pacifique à la crise en Libye, une idée que la Ligue arabe "étudie", mais que l'opposition libyenne et les États-Unis ont rejetée catégoriquement.

AFP/VNA/CVN

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