>>Téhéran dément avoir donné des garanties sur la destination de son pétrolier relâché
>>Gibraltar autorise le pétrolier iranien à partir malgré la tentative américaine de blocage
Le pétrolier Grace 1 au large de Gibraltar, le 15 août. |
Selon le site de suivi du trafic maritime Marine Traffic, le pétrolie qui était immobilisé depuis le 4 juillet au large des côtes de Gibraltar a levé l'ancre dans la soirée et naviguait vers le Sud. Les autorités de Gibraltar n'ont pas confirmé son départ.
Rebaptisé Adrian Darya, ce pétrolier est passé sous pavillon iranien, drapeau qui flottait dimanche 18 août à sa poupe. Il naviguait auparavant sous pavillon panaméen et portait le nom de Grace 1.
Selon un communiqué publié dimanche 18 août, les autorités du "Rocher" ont refusé la saisie demandée par Washington en application de sanctions prévues par une loi américaine. "En vertu du droit européen, Gibraltar est dans l'impossibilité de prêter l'assistance demandée par les États-Unis", ont-elles dit.
C'est la deuxième fois que le territoire britannique rejette une demande d'assistance américaine dans cette crise qui oppose Washington, Téhéran et Londres.
Gibraltar avait arraisonné le 4 juillet ce pétrolier, soupçonné de transporter du pétrole vers la Syrie, en application des sanctions européennes contre la Syrie. Le pétrolier a été autorisé jeudi 15 août à repartir quand Téhéran a assuré que la cargaison de 2,1 millions de barils ne serait pas livrée à la Syrie.
Entretemps, explique le communiqué de Gibraltar, les États-Unis ont présenté plusieurs demandes pour que le pétrolier soit immobilisé, et le ministère américain de la Justice a émis vendredi 16 août un mandat de saisie fondé sur les sanctions américaines contre l'Iran.
Mais "le régime des sanctions de l'Union européenne est fondamentalement différent de celui des États-Unis", soulignent les autorités de Gibraltar. De plus, la réglementation européenne "interdit spécifiquement d'appliquer certaines lois américaines", dont celles sur les sanctions contre l'Iran.
L'arraisonnement du Grace 1 avait provoqué une grave crise entre Londres et Téhéran, qui démentait que le navire fasse route vers la Syrie et avait saisi quinze jours plus tard un pétrolier britannique, le Stena Impero, dans le détroit d'Ormuz.
L'Iran avait ensuite saisi deux autres pétroliers, aggravant la tension dans une région où plusieurs navires ont été attaqués ou endommagés par des mines et où un drone américain a été abattu par l'Iran, alors que les États-Unis resserrent l'étau des sanctions contre la République islamique.
Le président américain Donald Trump s'est retiré en 2018 d'un accord international permettant d'encadrer l'industrie nucléaire iranienne, négocié par son prédécesseur Barack Obama avec l’Iran, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et l’Allemagne, et a rétabli des sanctions draconiennes contre Téhéran.
Les Européens ont tenté de persuader l'Iran de continuer à respecter l’accord, en s'efforçant de limiter l'impact des sanctions américaines que Washington veut appliquer à toutes les sociétés qui commercent avec l'Iran quelle que soit leur nationalité.
AFP/VNA/CVN