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Le pape François avant l'inauguration de la nouvelle papamobile électrique, au Vatican, le 4 décembre 2024. Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec ce "consistoire ordinaire", le dixième depuis son élection en 2013, le jésuite argentin, qui aura 88 ans dans quelques jours, continue de consolider son héritage et de façonner à son image le collège des cardinaux.
Il aura en effet choisi plus de 78% des 140 cardinaux "électeurs", ceux âgés de moins de 80 ans, qui prendront part au prochain conclave, lors duquel la majorité des deux tiers est requise pour élire un pontife.
Depuis son élection, François a mis en valeur des diocèses reculés dans ce qu'il nomme les "périphéries", parfois où les catholiques sont même minoritaires, s'affranchissant de l'usage visant à distinguer systématiquement certains archevêques de grands diocèses comme Milan ou Paris.
Cette nouvelle promotion n'est pas en reste avec, chez les électeurs, cinq évêques originaires d'Amérique latine (Equateur, Chili, Brésil, Pérou, Argentine), mais seulement deux d'Afrique (ceux d'Abidjan en Côte d'Ivoire et d'Alger en Algérie).
L'Asie-Pacifique, région qui a connu la plus grande expansion lors de la dernière décennie, y est représentée par le Belge Dominique Joseph Mathieu, archevêque de Téhéran-Ispahan, l'archevêque de Tokyo ou encore l'évêque de la communauté ukrainienne de Melbourne (Australie).
"Fort émotionnellement"
Le choix des cardinaux revient exclusivement au chef de l'Église catholique, qui les sélectionne en fonction de critères de son choix et de ses priorités.
Ils ont pour mission de l'assister dans le gouvernement central de l'Église. Certains vivent à Rome et ont des fonctions au sein de la Curie (le "gouvernement" du Vatican), mais la plupart exercent leur ministère dans leur diocèse d'origine.
La cérémonie du Consistoire se tiendra samedi 7 décembre à 16h00 (15h00 GMT) dans le cadre somptueux de la basilique Saint-Pierre de Rome, le jour même de la réouverture de Notre-Dame de Paris à laquelle le pape a refusé d'assister.
Comme de coutume, les futurs cardinaux s'agenouilleront devant lui pour recevoir leur barrette, une toque quadrangulaire dite de "pourpre cardinalice". Suivra la traditionnelle "visite de courtoisie" au Vatican, réception mondaine sous les ors du palais apostolique, puis une messe réunissant tous les cardinaux dimanche matin 8 décembre.
"C'est un cérémonial aussi très impressionnant, et donc ça va être forcément très fort émotionnellement", a confié Mgr Jean-Paul Vesco, 62 ans, archevêque d'Alger.
Le nouveau collège "présente une diversité riche, géographique et sociologique", un signe "positif", mais "à condition qu'il y ait une collégialité renforcée", a estimé dans un entretien à l'AFP cet ancien avocat né à Lyon, mais qui représentera l'Église d'Algérie.
Porte ouverte
La nomination des cardinaux est scrutée par les observateurs, qui y voient une indication sur la possible ligne du futur chef spirituel de l'Église catholique et de ses près de 1,4 milliard de fidèles revendiqués.
D'autant que le pape a laissé la "porte ouverte" à une renonciation, à l'image de son prédécesseur Benoît XVI, si sa santé déclinante le justifiait.
Sensible à une Église de terrain et décentrée d'elle-même, Jorge Bergoglio cherche à promouvoir le clergé de pays en développement aux plus hauts rangs de l'institution. La nouvelle composition du collège électeur pourrait peser sur la prochaine élection en augmentant la probabilité qu'il partage sa vision.
Mais l'élection d'un pape est toujours imprévisible et cette tendance est à nuancer, certains cardinaux nommés par François ne partageant pas toujours ses positions, voire prenant ouvertement position contre lui.
D'autres estiment que la grande diversité des cardinaux qui se connaissent mal et se voient peu poussera le prochain conclave à trouver un compromis avec une figure forte et équilibrée inspirant une confiance collective.
François a également créé un "Conseil des cardinaux", surnommé "C9", composé de neuf membres visant à l'aider à gouverner et réformer la Curie.
AFP/VNA/CVN