Ce bilan, arrêté au 25 décembre, est inférieur au chiffre que l'ONG internationale basée en Grande-Bretagne avait établi pour 2009 (4.680), qui était alors le plus bas depuis l'invasion de l'Irak, et confirme une tendance à la baisse amorcée en 2008.
Ce chiffre, qui sera actualisé le 1er janvier, demeure cependant largement supérieur à celui donné par les ministères irakiens de la Santé, de l'Intérieur et de la Défense, qui faisaient état le 1er décembre de 2.416 civils tués lors des 11 premiers mois de l'année.
IBC constate en outre que la réduction annuelle du nombre de civils tués est chaque année de moins en moins importante. Le nombre de civils tués a reculé de 15% en 2010 par rapport à l'année précédente, alors qu'il avait baissé de 50% en 2009 et de 63% en 2008. "Toute réduction du niveau de violence est à saluer, mais le ralentissement de cette baisse indique qu'un minimum infranchissable pourrait être atteint", indique l'ONG, qui craint "la persistance dans les années à venir d'un conflit à faible échelle qui continue de tuer un nombre similaire de civils."
Un conseiller du Premier ministre Nouri al-Maliki a vu "un signe positif" dans la baisse du nombre de victimes civiles, tout en ajoutant qu'elle n'était pas suffisante. "Nous avons l'ambition de faire en sorte que plus aucun civil ne meure du fait des actions terroristes", a dit Ali al-Moussawi.
Le porte-parole du ministère de la Défense, Mohamed al-Askari, a de son côté mis l'amélioration de la sécurité sur le compte des coups portés à la branche irakienne d'Al-Qaïda, dont plusieurs dirigeants ont été tués en 2010.
Malgré cela, Al-Qaïda a prouvé cette année encore sa capacité à frapper fort au moyen d'opérations d'envergure. IBC souligne d'ailleurs l'impact encore très grave en 2010 des attaques de grande ampleur (plus de 50 morts), souvent revendiquées par la nébuleuse islamiste.
Au total, 567 civils ont péri et 1.633 ont été blessés dans neuf attaques de ce genre en 2010 (contre 750 dans huit attentats en 2009), indique IBC, qui a recensé un total de 675 attentats à la bombe ayant tué au moins un civil en 2010, soit une moyenne de deux par jour.
Seules cinq des 18 provinces irakiennes n'ont pas connu d'attentat. Bagdad et Mossoul, à 350 km au nord, demeurent les deux villes les plus violentes.
Le bilan 2010 est marqué par une division par deux du nombre de civils tués dans des actions impliquant la coalition emmenée par l'armée américaine (32 contre 64 en 2009), ce qui peut en partie s'expliquer par le fait que les Américains ont formellement achevé le 31 août leur mission de combat.
Les 50.000 soldats américains toujours déployés en Irak, et qui devront être partis fin 2011, ne peuvent plus utiliser leurs armes que s'ils sont attaqués, ou si les forces irakiennes sollicitent leur aide.
Le nombre de civils tués dans des opérations impliquant les forces irakiennes n'a en revanche que très légèrement diminué (96, contre 103 en 2009).
Sur son site Internet, IBC rappelle que son projet a été lancé en janvier 2003 par des volontaires de Grande-Bretagne et des États-Unis voulant "s'assurer que les conséquences humaines de l'intervention militaire en Irak ne seraient pas négligées".
AFP/VNA/CVN