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Le Néerlandais Dylan Van Baarle brandit le trophée de Paris-Roubaix, le 17 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans une course menée tambour battant sous le soleil, à près de 46 km/h, van Baarle a été récompensé.
Deux semaines après sa deuxième place du Tour des Flandres, il a dominé les favoris, le champion de Belgique Wout van Aert (2e) et le Suisse Stefan Küng (3e), résignés à se disputer la deuxième place à 1 min 47 sec.
Contrairement aux prévisions, ce n'est pas Mathieu van der Poel (9e) qui a signé la septième victoire néerlandaise de l'histoire mais bien van Baarle, un solide coureur de 29 ans en attente de la consécration. L'année passée, le solide rouleur avait décroché la médaille d'argent du Mondial derrière Julian Alaphilippe.
Sitôt la ligne franchie dans le vieux vélodrome roubaisien, le Néerlandais est tombé dans les bras du patron de son équipe Dave Brailsford. Depuis 2010, la formation britannique (anciennement Sky), la plus riche du peloton, avait échoué sur les pavés de Paris-Roubaix malgré une tentative de son leader Bradley Wiggins au crépuscule de sa carrière.
La menace Mohoric
Le résultat a récompensé l'esprit offensif de ses hommes, qui ont attaqué à... 210 km de l'arrivée, bien avant les premiers pavés de Troisvilles, et contraint les équipes de van der Poel et Küng à une chasse de 105 km. "Ce n'était pas planifié d'attaquer aussi loin", a rectifié van Baarle après l'arrivée. "Cela s'est passé comme ça, on était concentré, on a couru juste".
À l'avant, la principale menace, dès lors que van Aert a dû changer de vélo à plusieurs reprises, est venue finalement de Matej Mohoric. Le Slovène, vainqueur de Milan-Sanremo, est parti à l'attaque bien avant la Trouée d'Arenberg. Il a recommencé, avec le Belge Yves Lampaert, à l'entrée des 30 derniers kilomètres avant que van Baarle, parti en contre-attaque, revienne sur la tête de la course.
Les 10 derniers vainqueurs de Paris-Roubaix. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au bout d'une course épuisante et haletante, van Baarle a porté le coup décisif sur les (mauvais) pavés de Camphin-en-Pévèle, un secteur classé 4 étoiles dans une échelle de difficultés de 1 à 5, à 19 km de l'arrivée.
Derrière lui, Mohoric a fini par baisser pavillon et Lampaert, dernier représentant d'une équipe Quick-Step qui court après son lustre passé, a fait une chute spectaculaire après avoir heurté le bras d'un spectateur.
Une semaine d'euphorie
"On voulait rendre la course très difficile et je me sentais très bien", a sobrement commenté van Baarle, dont les parents ont été champions nationaux sur piste.
Passé par le BMX, le Néerlandais a la réputation d'être un bourreau de travail, indispensable dans les classiques et très utile à ses chefs de file qui ont souvent joué la victoire dans les grands tours.
"On a fait une grande campagne de classiques", a ajouté le vainqueur du jour. En huit jours, sa formation a gagné coup sur coup l'Amstel Gold Race (Michal Kwiatkowski), la Flèche brabançonne (Magnus Sheffield) et Paris-Roubaix. Le signe, avec la révélation du Britannique Ben Turner (11e) très actif, d'une réorientation de l'équipe jadis dominante dans les grands tours mais désormais confrontée à la montée en puissance de l'UAE de Tadej Pogacar et de la Jumbo de Primoz Roglic.
Si van der Poel s'est situé en retrait ("c'était difficile pour tout le monde", a-t-il reconnu), van Aert a signé sa meilleure place en quatre participations. "C'était un Paris-Roubaix classique, chacun a eu sa part de chance et de malchance, c'est aussi ce qui fait la beauté de cette course", a conclu le champion de Belgique.