Le Serpent à Plumes, source d'inspiration architecturale à Mexico

Dans la chaotique région métropolitaine de Mexico, un architecte mexicain cherche à modifier le paysage urbain, avec le "Nid de Quetzalcoatl", un complexe résidentiel représentant le corps d'un serpent qui ondule entre les jardins luxuriants d'une vallée.

Inspiré par des créateurs comme le catalan Antonio Gaudi (1852-1926) et le mexicain Juan O'Gorman (1905-82), Javier Senosiain, âgé de 63 ans, est depuis 30 ans un pionnier de "l'architecture organique", inspirée du lien entre l'habitat et la nature. "Les espaces courbes sont plus agréables, plus humains et c'est ce que je recherche", a expliqué Senosiain lors d'une visite des jardins du "Nid de Quetzalcoatl", une de ses plus récentes constructions à Naucalpan, dans la banlieue Nord-Ouest de Mexico.

Ce complexe comprenant dix appartements a été construit dans une dépression de cette région au relief escarpé. Sur un terrain de 5.000 mètres carrés, l'architecte a conçu un énorme tube de fer et de ciment à plus de 20 mètres au-dessus de jardins aménagés, dessinant les courbes sinueuses d'un serpent. "L'architecture organique considère aussi l'identité et la culture", explique le créateur qui s'est inspiré du dieu Quetzalcoatl, le "serpent à plumes", dans la langue indigène nahuatl.

Végétation luxuriante

Dans la mythologie aztèque et dans d'autres religions de Mésoamérique, le Serpent à plumes était l'une des principales divinités. Quetzalcoatl était considéré comme l'inventeur des livres et du calendrier, celui qui avait offert le maïs à l'humanité et le dieu tutélaire des prêtres.

Avec plusieurs niveaux de jardins et trois étangs d'eau claire, le complexe comprend une grotte et une ancienne mine abandonnée, qui sert aujourd'hui de salle de sports aux occupants.

Sur les entrées du complexe, s'appuient la tête et la queue de l'immense serpent, décorées de fragments de céramique colorés. "Il faut retourner à l'origine, lorsque les hommes vivaient en harmonie avec la nature, sans modifier le relief ni transformer la végétation", plaide l'architecte.

Dans les espaces intérieurs des habitations imaginées par Senosiain, les courbes des murs et les sources de lumière indirectes rappellent aux habitants le sein maternel, un espace chaleureux qui, comme les grottes et les igloos, s'adapte au corps, ajoute-t-il.

Le concepteur, qui pense que l'architecture a également une fonction divertissante, a réalisé plus d'une douzaine d'œuvres "organiques" à Mexico, dont sa propre maison construite en 1985, toutes entourées d'une luxuriante végétation.

Senosiain souhaite que ces lieux soient habités par des personnes "qui ne bougent pas comme des robots, mais qui circulent dans un espace fluide, qui s'adapte au corps", conclut l'architecte.

Comme l'artiste autrichien Friedensreich Hundertwasser (1928-2000), il est convaincu que l'être humains a cinq peaux : l'épiderme, les vêtements, la maison, le contexte social et l'environnement mondial, écologique et humain qui s'étend à l'infini.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top