Le mariage entre LVMH et Tiffany à nouveau sur de bons rails

Le joaillier américain Tiffany a accepté de baisser son prix pour sauver son mariage avec le géant du luxe français LVMH après une période de fiançailles mouvementée et marquée par une intervention politique au plus haut niveau en France.

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Le logo de Tiffany le 27 octobre devant son magasin sur la Ve avenue à Manhattan à New York .
Photo : AFP/VNA/CVN

Les discussions ne sont pas encore complètement finalisées mais le principe d'une réduction du prix est acquis, ont indiqué mercredi 28 octobre deux sources impliquées dans les pourparlers.

Les entreprises négocient encore pour savoir si LVMH va payer 131 USD ou 131,50 USD par action Tiffany, au lieu des 135 USD initialement prévus, a dit l'une d'entre elles, tandis que l'autre a assuré que le prix final serait de 131,50 USD par action, comme proposé par le joaillier lui-même.

À ce niveau, le rapprochement vaudrait 15,96 milliards d'USD en se basant sur le nombre d'actions de Tiffany enregistrées auprès du gendarme des marchés américains, la SEC, au 31 juillet.

Cela représenterait un rabais d'au moins 425 millions d'USD comparé au montant de départ de la transaction mais resterait une opération de grande ampleur dans le monde du luxe.

Il n'est pas exclu qu'il y ait un accroc de dernière minute, a mis en garde une des sources, tandis que l'autre a assuré que les deux parties étaient satisfaites d'être parvenues à un compromis. Toujours d'après cette dernière source, le mariage pourrait finalement être célébré en janvier 2021.

Une annonce devrait tomber dans la nuit, heure de Paris, siège du groupe français, propriétaire de la marque Louis Vuitton et du champagne Moët Hennessy.

Ni Tiffany ni LVMH n'avaient dans l'immédiat donné suite aux sollicitations de l'AFP.

LVMH avait accepté fin 2019 de mettre sur la table plus de 16 milliards d'USD pour ajouter le joaillier à sa gamme de produits de luxe.

Mais la pandémie et la crise économique qu'elle a déclenchée ont affecté les ventes du fleuron américain, dont le célèbre magasin amiral jouxte la Tour Trump sur la Ve Avenue à Manhattan.

Ventes en berne 

Des gens passent devant un magasin Louis Vuitton à Paris en mai 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

Tiffany a reconnu avoir connu un trou d'air au printemps et s'est défendu d'avoir fait moins bien que ses concurrents directs. Mais les ventes se sont depuis redressées, même si elles devraient rester en baisse jusqu'au début de l'année prochaine.

Un diagnostic que ne partage pas le groupe de Bernard Arnault, qui considère que les conditions ont changé. LVMH a ainsi annoncé début septembre n'être "plus en mesure" d'acquérir "en l'état" Tiffany.

Le propriétaire des griffes Christian Dior et Givenchy reproche à la direction du joaillier sa mauvaise gestion en temps de crise et le versement d'un dividende élevé au moment où l'entreprise subissait des pertes.

Pour justifier sa volonté de rompre les fiançailles, LVMH avait aussi invoqué une lettre de Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères français, lui demandant de reporter l'acquisition au regard du conflit commercial entre les États-Unis et l'Union européenne.

Ce dernier élément était vu comme un moyen déguisé pour le groupe français de ne pas froisser ses partenaires aux États-Unis, où il est très actif.

M. Le Drian a par la suite assuré devant les députés français avoir, avec ce courrier, "répondu à une demande du groupe LVMH."

La société américaine avait en tout cas immédiatement déposé plainte auprès d'une Cour de Justice du Delaware (Est), arguant que le géant du luxe ne cherchait qu'à se soustraire à ses obligations et à ne pas payer le prix d'origine.

Cette procédure avait été suivie peu après d'une contre-attaque de LVMH devant la même juridiction.

La justice américaine a fixé au 5 janvier 2021 la date du procès devant opposer les deux groupes, en suggérant toutefois aux parties de renouer le dialogue, ce qu'ils ont fait.

Si l'accord est confirmé, il mettrait fin à ces recours judiciaires, ont dit les sources.

AFP/VNA/CVN

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