Le marché immobilier demeurera fluctuant en 2011

Le marché immobilier, qui a connu l'année passée pas mal de période de "fièvres", restera marqué cette année par l'instabilité, au moins d'ici la fin du 1er trimestre, a observé Nguyên Dô Viêt, directeur général adjoint de la Compagnie de construction par actions Sông Dà-Thang Long.

En ce début d'année 2011, c'est l'occasion de jeter un regard rétrospectif sur ce marché, et d'examiner les différences entre le Nord et le Sud.

Le prix du terrain n'a cessé de grimper, selon les experts. Dès que l'on a un joli pécule, il est de coutume désormais de l'investir dans les métaux précieux ou dans l'immobilier, ce qui se révèle bien plus rentable qu'un placement bancaire. Ces derniers temps au Vietnam, le marché immobilier a été grandement tributaire des projets gouvernementaux de délimitation urbaine. Ainsi, chaque fois qu'une certaine région se trouve dans un nouveau projet urbain, elle devient la cible des investisseurs immobiliers ; et le prix du terrain explose.

Une autre cause de la flambée des prix tient au fait que le coût des projets de construction est "de plus en plus élevé, suite à la nouvelle réglementation gouvernementale sur les indemnités d'expropriation foncière", selon un responsable du groupe de construction Nam Cuong.

Les experts estiment qu'en 2011, le marché des logements à prix modéré destinés aux familles à revenu faible attirera plus d'acheteurs. Dans le domaine de l'immobilier touristique, entre un appartement et une villa côtière, les investisseurs auront tendance à choisir le premier, vu le prix astronomique de la seconde et de la plus grande efficacité - financièrement parlant - de la première (+ 20-30% de valeur par an).

Hanoi : flambée des prix dans les cités urbaines

Le marché immobilier de Hanoi présente de grands potentiels et constitue une destination de choix pour les investisseurs, qu'ils soient Vietnamiens ou étrangers. Selon des experts, à la différence des marchés boursier et de l'or qui sont sujets à des évolutions parfois brusques, le marché immobilier présente bien moins de risques pour les investisseurs.

En 2010, Hanoi a connu plusieurs "fièvres" des prix du foncier et du bâtiment, notamment dans la partie occidentale de la capitale. Elle a culminé en mai 2010, suite à des débats sur le projet d'implantation du Centre administratif national à Hoà Lac (au pied du mont Ba Vi, à une trentaine de kilomètres à l'Ouest de Hanoi intra-muros) et d'un axe routier reliant l'arrondissement de Ba Dinh à la future cité urbaine de Hoà Lac. Des centaines d'investisseurs privés, flairant la bonne affaire, ont afflué dans cette zone, cherchant à procurer, à n'importe quel prix, un lopin de terre pour en tirer profit dans l'avenir. Le prix du "sào" (360 m²) est ainsi passé en quelques jours de 200 millions de dôngs à... un milliard de dôngs. Malheureusement pour ces investisseurs, ce projet a été rejeté et le prix du foncier s'est dégonflé comme un ballon de baudruche.

Après une période en demi-teinte, le marché immobilier de Hanoi s'est réchauffé au début du 3e trimestre, avec la mise en vente d'un certain nombre d'appartements, situés le long de nouveaux axes routiers ou dans de nouvelles cités urbaines intra-muros. À elle seule, la cité de Duong Nôi (Hà Dông) a proposé 900 appartements au prix vertigineux de 23-24 millions de dôngs/m². Outre Duong Nôi, d'autres projets d'immeubles résidentiels comme Geleximco, Nam An Khanh, Bac An Khanh, Kim Chung - Di Trach, Van Phu, Van Khê... ont été aussi l'objet d'une attention particulière de la part des investisseurs. La fièvre acheteuse a aussi concerné de nouvelles cités en banlieue telles que Phô Nôi, Long Biên, Van Giang...

HCM-Ville : invasion des "Nordiques"

Ces derniers temps, l'on constate un "phénomène inhabituel" sur le marché immobilier vietnamien : nombre de propriétaires de nouveaux immeubles résidentiels dans le Centre et le Sud sont des gens du Nord.

Selon les statistiques de Savills Vietnam, sur le marché des habitations à Dà Nang (Centre), 80% de la totalité des clients viennent de Hanoi (Nord), 13% de Hô Chi Minh-Ville (Sud), et le reste sont des provinciaux, des Viêt Kiêu et des étrangers.

C'est le fruit des campagnes de marketing menées à Hanoi par les investisseurs de nombreux projets de construction d'immeubles résidentiels dans le Sud : My Nha et The Costa (Nha Trang), Occean Villa (Dà Nang), Khang Gia - Go Vâp, Lucky Apartment - Tân Phu, Nam Long-Long An (HCM-Ville).

De plus en plus, les investisseurs immobiliers de Hanoi et d'autres provinces du Nord descendent dans le Sud pour faire des affaires. Le prof.-Docteur Dang Hùng Vo, ex-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement, a observé : "Il semble que les investisseurs hanoiens ressentent un vif intérêt pour le marché immobilier du Sud". La raison s'explique par le prix des logements à Hô Chi Minh-Ville qui est 30-40% plus bas qu'à Hanoi. Selon le prof.-Docteur Dang Hùng Vo, le marché immobilier de Hanoi a connu en 2010 une forte fluctuation, à cause des spéculateurs ; tandis que le prix est resté relativement stable à Hô Chi Minh-Ville.

Le marché immobilier national semble donc bicéphale : déséquilibré dans le rapport offre/demande et spéculatif dans le Nord ; équilibré et professionnel dans le Sud.

Nghia Dàn/CVN

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