>>Japon : vers un état d'urgence prolongé et élargi jusqu'à fin mai
>>Pour faciliter les JO, Pfizer et BioNTech vont donner des vaccins aux sportifs
Un camion portant une affiche de prévention du COVID passe dans une rue de Tokyo, le 7 mai. |
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a par ailleurs donné son homologation d'urgence au vaccin contre le COVID, Sinopharm. C'est le premier vaccin chinois à avoir reçu le feu vert de l'OMS, qui le recommande pour les personnes de 18 ans et plus.
L'OMS a également jugé qu'il ne fallait pas commencer à vacciner les enfants tant que tous les pays n'auront pas pu vacciner les personnes âgées et à risque.
"Nous aimerions vraiment insister à nouveau sur le fait que la priorité doit vraiment être de fournir des vaccins à tous les pays du monde pour les groupes les plus prioritaires avant de commencer à vacciner les groupes qui ont un risque beaucoup plus faible de contracter la maladie", a déclaré la docteure Kate O'Brien, le directrice du département immunisation et vaccins dans cette organisation internationale.
L'Inde, suivie par le Brésil et les États-Unis, bat actuellement des records de mortalité, avec plus de 3.900 morts par jour. Son bilan total, que les experts jugent largement sous-évalué, frôle les 235.000 décès et les 21,5 millions de cas.
Avec 789.500 contaminations enregistrées quotidiennement dans le monde cette semaine, l'indicateur a légèrement baissé (-4% par rapport à la semaine précédente) pour la première fois en 10 semaines, seule l'Asie connaissant une accélération (+10%) dans le sillage de l'Inde.
La pandémie ralentit ailleurs : -25% en Afrique, -24% en Europe, -13% au Moyen-Orient, -12% aux États-Unis/Canada, -12% en Océanie et -8% en Amérique latine/Caraïbes.
Les Japonais anti-JO
Le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, annonce la prolongation de l'état d'urgence lors d'une conférence de presse diffusée sur un écran géant dans une rue de Tokyo, le 7 mai. |
Au Japon, l'état d'urgence, rétabli le 25 avril à Tokyo et dans trois autres départements, y sera prolongé jusqu'au 31 mai, alors qu'il devait initialement prendre fin mardi prochain et sera réinstauré dans deux autres départements.
La pandémie demeure limitée dans l'archipel nippon mais épuise le système hospitalier, d'autant que la vaccination avance très lentement.
La nouvelle flambée de contaminations menace les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août), déjà reportés d'un an. Les spectateurs en provenance de l'étranger sont exclus et leurs organisateurs doivent encore trancher la question du public japonais.
Virus sur l'Everest
Toujours en Asie, des patients continuent de mourir en Inde aux portes d'hôpitaux submergés, malgré l'aide internationale.
Selon les spécialistes, le pire est encore à venir, avec un pic épidémique atteint seulement d'ici à plusieurs semaines.
La situation se dégrade également chez les voisins de ce géant d'1,3 milliard d'habitants.
Au Népal, qui affronte une hausse soudaine et massive des contaminations, le COVID-19 menace la saison d'alpinisme et sévit déjà sur "le toit du monde" même - ce que le gouvernement nie.
La semaine dernière, l'alpiniste américaine, Gina Marie Han-Lee a préféré abandonner. "Après la première journée, j'ai pris un hélicoptère pour quitter l'EBC (camp de base de l'Everest) et rentrer à Katmandou. La situation du COVID sur l'EBC est un véritable merdier", a-t-elle expliqué sur Facebook.
Au Pakistan, les autorités, craignant une dégradation à l'indienne, ont renforcé les restrictions - écoles et restaurants fermés, horaires d'ouverture des magasins réduits, armée en renfort - et interdit les déplacements à l'approche de l'Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.
Macron et les "Anglo-saxons"
La fracture continue de se creuser entre les nations déshéritées, à la peine, et les pays riches bien mieux fournis en vaccin.
Le patron de l'OMS a exhorté une nouvelle fois les pays riches membres du G7 à donner la priorité absolue à un accès équitable aux vaccins, estimant que la situation actuelle est "inacceptable".
"La chose la plus importante dont nous avons besoin maintenant ce sont les vaccins, l'équité vaccinale", a lancé Tedros Adhanom Ghebreyesus, après avoir rappelé que la pandémie continue de faire rage avec quelque 100.000 morts chaque semaine.
À l'occasion d'un sommet européen à Porto, le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi 7 mai "les Anglo-saxons" à arrêter de "bloquer" les exportations de vaccins et des ingrédients nécessaires pour les produire, ce qui permettrait de renforcer "la solidarité" mondiale.
Son pays, qui se déconfine lentement avec de hauts niveaux de circulation du virus, a étendu à sept pays supplémentaires (Turquie, Bangladesh, Sri Lanka, Pakistan, Népal, Émirats arabes unis, Qatar) une quarantaine obligatoire de 10 jours pour les voyageurs en arrivant.
Au Royaume-Uni, le gouvernement a annoncé la levée de l'interdiction des voyages à l'étranger et la mise en place d'un système de restrictions classant les pays en trois catégories en fonction de leur situation sanitaire.
En Grèce, les plages privées seront rouvertes samedi 8 mai et les musées la semaine prochaine, ont annoncé les responsables de la santé de ce pays qui se prépare à l'ouverture de la saison touristique le 15 mai.
Le soutien américain à une levée des brevets sur les vaccins contre le COVID a suscité un fort intérêt cette semaine, salué notamment par l'ONU, l'Union africaine, l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Organisation mondiale de la santé, la France et la Russie.
L'Union européenne, jusqu'ici hostile à pareille initiative, s'est dite, par la voix de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, "prête à discuter".
Le COVID-19 a fait au moins 3.258.595 morts dans le monde et contaminé plus de 155.981.070 personnes depuis fin 2019, selon un bilan établi vendredi 7 mai.
AFP/VNA/CVN