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Manifestation à Athènes le 6 mai contre une réforme du travail controversée qui assouplit la réglementation sur le temps de travail. |
Quelque 6.000 personnes ont défilé lors de plusieurs manifestations à Athènes, a indiqué une source policière. Des manifestations se tenaient aussi dans d'autres grandes villes du pays.
Le mouvement de grève, le deuxième en une semaine après une grève nationale mardi, a entraîné l'arrêt de services publics dont la plupart des transports à Athènes à l'exception des bus, ainsi que des perturbations des services de ferry. Plusieurs vols sont également annulés ou reprogrammés en raison de l'arrêt de travail des contrôleurs aériens.
Selon le gouvernement, le projet de loi introduit une flexibilité optionnelle des heures de travail, fixe des règles sur le travail à distance et inclut des garanties contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.
La porte-parole du gouvernement, Aristotelia Peloni, a déclaré mercredi 5 mai que la réforme "actualise la législation au siècle actuel, aux besoins réels des employés d'aujourd'hui".
Le ministre du Travail, Costis Hatzidakis, a lui déclaré que les nouvelles règles permettent au personnel de négocier avec la direction la possibilité de travailler plus d'heures pendant une partie de l'année, et de prendre ensuite plus de congés.
Pour les partis d'opposition, la réforme constitue au contraire un "retour en arrière douloureux" en matière de droit du travail - et les critiques affirment qu'elle officialise l'exploitation des heures supplémentaires par des patrons sans scrupules, qui se pratique déjà depuis des années.
"Les heures supplémentaires non rémunérées sont un problème central du marché du travail grec (...et) les mécanismes d'inspection du travail ont été démantelés", a déclaré Nassos Iliopoulos, porte-parole du principal parti d'opposition, Syriza, sur Skai TV.
Il a également souligné que, dans le cadre du nouveau système, les travailleurs négocieront sans négociation collective, et seront donc à la merci des employeurs.
"C'est une proposition pour une main d'œuvre flexible et mal payée, une proposition du passé", a-t-il déclaré.
Les syndicats s'opposent également aux changements prévus par la loi concernant le vote des grèves, le gouvernement cherchant à permettre à leurs membres de voter à distance.
La Grèce est sortie en 2018 d'une décennie désastreuse de crise de la dette, de renflouements internationaux, de hausses d'impôts et de réductions de dépenses, qui ont fait disparaître des milliers d'emplois et provoqué l'exode de nombre de travailleurs parmi les mieux formés du pays.
AFP/VNA/CVN