La télévision et la radio rapportent que le couvre- feu est toujours en vigueur. "Nous avons décidé de maintenir la validité du couvre-feu, qui doit se terminer mardi, le 21 juillet à 04h30 locales", a ajouté le gouvernement par intérim.
"Nous demandons la compréhension du peuple hondurien et nous l'appelons à observer la disposition prise pour protéger la sécurité de la population et de ses biens et garantir l'ordre social et la paix", a affirmé le gouvernement par intérim.
Le couvre-feu a été imposé le 28 juin après que le président Manuel Zelaya eut été déposé par la force. Le gouvernement par intérim a levé l'ordre le 12 juillet dernier, mais il l'a réimposé 3 jours après citant "la poursuite des manifestations, créant ainsi des menaces par des groupes qui cherchent à provoquer des troubles et du désordre".
Le nouveau président de facto, Roberto Micheletti, a persisté le 20 juillet à rejeter un retour au pouvoir du président Manuel Zelaya, malgré la pression croissante de la communauté internationale et une mise en garde de Washington.
M. Zelaya, de son exil, s'est dit prêt à poursuivre le dialogue, mais a prévenu qu'il organisait "la résistance intérieure" pour préparer son retour.
"Nous formons un bloc contre toute injonction que nous fera quelque pays que ce soit dans le monde", a déclaré M. Micheletti lors d'une conférence de presse à Tegucigalpa.
Le week-end dernier, M. Arias, prix Nobel de la paix 1987, a tenté sans succès de réconcilier les 2 camps autour d'un "gouvernement d'union nationale" dirigé par M. Zelaya et la perspective d'une élection anticipée. Il a toutefois demandé aux 2 camps 72 heures de plus pour essayer encore de "parvenir à un accord entre les parties en conflit", afin d'éviter "une guerre civile et un bain de sang".
Installé à la tête du pays par le Congrès à la suite d'un coup d'État le 28 juin, M. Micheletti a affirmé qu'il était impossible de rétablir au pouvoir celui qui avait "violé la Constitution de la République, non pas une fois, mais à plusieurs reprises".
Élu fin 2005 pour un mandat unique de 4 ans, M. Zelaya a été expulsé par les militaires le 28 juin, pour avoir tenté d'organiser un référendum lui permettant de se représenter pour un deuxième mandat, malgré l'opposition de la Cour suprême.
M. Micheletti a balayé aussi la perspective d'élection anticipée : "le 29 novembre, il y aura des élections libres et transparentes dans ce pays", a-t-il poursuivi.
La pression s'est accentuée sur les nouvelles autorités du Honduras, de plus en plus isolées sur la scène internationale depuis le coup d'État.
La Commission européenne a annoncé le 20 juillet le gel de ses 65,5 millions d'euros d'aide budgétaire à ce pays pauvre d'Amérique centrale de plus de 7 millions d'habitants. Les États-Unis et plusieurs organismes bancaires internationaux leur ont déjà suspendu une partie de leur coopération.
M. Zelaya avait tenté en vain de revenir au Honduras par avion le 5 juillet, mais n'avait pu se poser sur la piste rendue impraticable par les militaires. Deux de ses partisans avaient été abattus en tentant de franchir les clôtures de l'aéroport.
AFP/VNA/CVN