Le président américain Barack Obama (gauche) et son homologue russe Vladimir Poutine, au premier jour du G8 à Lough Erne, en Irlande du Nord, le 17 juin. |
À l'issue de leur première rencontre en face à face depuis un an, les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine ont ainsi assuré qu'ils n'avaient pas abandonné l'idée de cette conférence, dite de Genève 2.
Proposée début mai par Washington et Moscou pour permettre l'ouverture de négociations entre les belligérants syriens, cette conférence semble compromise par l'ampleur des divergences et les récents succès de l'armée syrienne face aux rebelles.
"Bien sûr, nos opinions divergent, mais nous avons tous l'intention de mettre fin aux violences en Syrie", a souligné Vladimir Poutine.
"Nous voulons essayer de résoudre le problème par des moyens politiques si possible, donc nous allons continuer à travailler sur la possibilité" d'organiser une conférence de paix, a renchéri le président américain, qui va aussi annoncer aux dirigeants du G8 réunis en Ulster le déblocage de 225 millions d'euros d'aides humanitaires supplémentaires pour les réfugiés syriens, portant le total de l'aide américaine aux réfugiés à 600 millions d'euros.
M. Obama a exprimé le 17 juin son scepticisme sur toute action militaire américaine majeure en Syrie, comme la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne, doutant que cela puisse modifier le cours du conflit. "Si vous instaurez une zone d'exclusion aérienne, il se peut que vous ne régliez pas le problème à l'intérieur de cette zone", a déclaré M. Obama dans un entretien diffusé le soir du 17 juin par la télévision publique américaine PBS et enregistré la veille, avant son départ pour le G8.
"Il est difficile pour vous de comprendre la complexité de la situation et la manière dont nous ne devons pas nous précipiter dans une guerre de plus au Moyen-Orient", a-t-il déclaré au journaliste qui l'interviewait.
Barack Obama et Vladimir Poutine tendus après leur rencontre
Preuve de la tension au G8 sur ce dossier, des responsables britanniques ont évoqué le 17 juin la possibilité que les Occidentaux signent, à l'issue de leurs travaux, une déclaration sur la Syrie sans la Russie.
Barack Obama et Vladimir Poutine sont apparus tendus, sans sourire face aux caméras, à l'issue d'une heure d'entretien dans un salon du luxueux complexe hôtelier de Lough Erne qui accueille le G8 jusqu'au 18 juin.
Cette tension était également perceptible lors des autres rencontres bilatérales qui se sont tenues entre M. Poutine et ses homologues.
Pour sa part, le principal intéressé, le président syrien Bachar al-Assad, a mis en garde l'Europe par presse interposée. "Si les Européens livrent des armes, l'arrière-cour de l'Europe deviendra (un terrain) pour le terrorisme et l'Europe en paiera le prix", a-t-il menacé dans un entretien au quotidien allemand des affaires Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) à paraître le 18 juin.
AFP/VNA/CVN