Le G20 va tenter d'empêcher une nouvelle récession

Les grandes puissances se retrouveront le 3 novembre pour un sommet du G20 à Cannes, en France, où l'Europe va présenter son plan anti-crise réclamé, entre autres, par les États-Unis et demander aux pays émergents de faire leur part pour contrecarrer les risques d'une nouvelle récession.

Les chefs d'État et de gouvernement des vingt principaux pays riches et émergents, qui se réuniront pendant deux jours sur la célèbre Croisette de la Côte d'Azur, doivent adopter un vaste "plan d'action" pour endiguer le ralentissement de l'économie mondiale.

Les Européens arriveront avec le sentiment du devoir accompli : sous la pression des Américains mais aussi des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), la zone euro s'était engagée à trouver, avant ce sommet, une solution durable à sa crise de la dette.

Les dirigeants européens ont abouti in extremis la semaine dernière à un accord pour créer une sorte de fonds monétaire européen censé empêcher que la crise n'emporte l'Italie puis le reste de l'Union monétaire, ce qui plongerait la planète dans le marasme économique. "Je crois que le résultat sera accueilli avec soulagement par le monde entier qui attendait des réponses fortes de la zone euro", a déclaré le président français Nicolas Sarkozy.

Les marchés financiers et les partenaires de l'Europe ont salué son accord, sans pour autant lui donner quitus. Sans relâcher la pression, le président américain Barack Obama a appelé à une mise en oeuvre rapide du plan européen, tout en précisant qu'il ne s'agissait que d'une "première étape".

La France, qui transmettra en fin de semaine la présidence du G20 au Mexique, avait fait d'un accord européen le préalable essentiel au succès de la réunion du 3 et 4 novembre. Elle espère donc à présent obtenir des engagements des autres grandes puissances.

Cela doit prendre la forme d'un "plan d'action de Cannes" : chaque pays de ce club qui pèse 85% de l'économie mondiale présentera deux ou trois mesures pour participer à la relance de la croissance ou, au moins, à la résorption des déséquilibres internationaux.

Sept grandes économies, mises sous surveillance au printemps en raison de leurs déficits ou excédents nuisibles à leurs partenaires, seront particulièrement attendus : Allemagne, Chine, États-Unis, France, Inde, Japon et Royaume-Uni.

Le G20 va-t-il rééditer l'exploit de 2008-2009, lorsqu'il avait su coordonner la lutte contre la récession? Les temps ont changé, et sa tâche s'est compliquée.

Les Européens, englués dans la crise, n'ont aucune marge de manœuvre budgétaire. Et si les États-Unis ont annoncé leur grand plan pour l'emploi, les jeux politiques américains rendent son adoption incertaine. Du coup, les regards occidentaux se tournent vers les pays émergents, Chine en tête.

Dans l'esprit de la présidence française du G20, le sommet de Cannes devait être l'heure de vérité pour définir la place de Pékin dans l'économie mondiale. Elle a fait de la réforme du système monétaire international sa priorité, avec un objectif clair : obtenir un calendrier en vue d'une convertibilité du yuan, la monnaie chinoise accusée par Européens et Américains d'être volontairement sous-évaluée pour favoriser les exportations chinoises à leur détriment.

AFP/VNA/CVN

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