Le géant gazier russe Gazprom a commencé à baisser ses exportations de gaz vers le Bélarus à partir de 06h00 GMT, tout en continuant de négocier avec lui pour parvenir à un accord. "La dette n'a pas été réglée et (...) nous introduisons un régime de restriction de 15% des livraisons de gaz vers le Bélarus par rapport au volume quotidien" habituel, a déclaré le patron du groupe public russe, Alexeï Miller, selon les images retransmises par la télévision russe.
En l'absence d'accord, la baisse de livraisons se poursuivra pour arriver "graduellement à 85%", a-t-il prévenu.
Un responsable de la société bélarusse Beltransgaz qui transporte du gaz russe vers l'Europe a aussitôt qualifié la décision de Moscou d'"illégale et infondée", a rapporté l'agence Interfax.
Plusieurs hauts responsables bélarusses avaient averti ces derniers jours qu'une forte réduction des livraisons russes risquait d'avoir des répercutions sur l'Union européenne (UE) dont 20% des importations de gaz russe transitent par le Bélarus et le reste par l'Ukraine.
Trois heures après la baisse des fournitures russes, le ministère bélarusse de l'Énergie a toutefois assuré que le transit vers l'Europe se faisait "sans perturbations", dans un commentaire.
Régulièrement confrontée à des problèmes d'arriérés de paiement de Minsk, la Russie lui avait donné jusqu'à hier pour s'acquitter de sa dette gazière accumulée depuis le début de l'année et qui atteint selon Gazprom environ 200 millions de dollars.
De son côté, le Bélarus réclame à Moscou 213 millions de dollars pour le transit de gaz vers l'Europe.
Les relations entre Moscou et Minsk en matière énergétique sont suivies de près par les clients européens de Gazprom, qui craignent des interruptions d'approvisionnement.
Les Européens avaient déjà subi en janvier 2009 une interruption de 2 semaines des livraisons russes, au beau milieu de l'hiver, en raison d'un conflit entre Moscou et Kiev.
Le président russe Dmitri Medvedev a demandé le 21 juin à M. Miller d'informer les clients européens de Gazprom de l'évolution de la situation, selon les images retransmises par la télévision russe. "Il faut mettre en marche le système de notification de nos partenaires commerciaux", a-t-il dit lors d'une rencontre avec le patron de Gazprom tôt dans la matinée.
Les négociations entre Gazprom et une délégation bélarusse présente à Moscou se poursuivaient le 21 juin pour tenter de parvenir à un accord, a indiqué un porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov.
AFP/VNA/CVN