Devant le magasin de Adidas à New Delhi. |
Mais la réforme annoncée en décembre autorisant l'implantation des chaînes d'hypermarchés étrangères reste quant à elle suspendue jusqu'à nouvel ordre, après la virulente opposition des petits commerçants, de l'opposition et d'une partie de la coalition gouvernementale.
Les enseignes à marque unique avaient jusqu'à présent le droit d'investir en Inde à hauteur de 51%, les obligeant à s'associer à des partenaires locaux. "Les investissements directs étrangers jusqu'à 100%, approuvés par le gouvernement, vont être autorisés dans le commerce de détail à marque unique", a annoncé le 10 janvier le Département gouvernemental de la promotion et de la politique industrielle (DIPP). Ce changement ne nécessite pas l'approbation du parlement.
Le gouvernement a assorti la libéralisation d'une condition : que les groupes étrangers détenant plus de 51% de leurs enseignes s'approvisionnent en Inde à hauteur de 30% minimum auprès de petits fournisseurs locaux.
La réforme va "aider l'emploi et donner plus de choix aux consommateurs", s'est réjoui le secrétaire général de la Fédération des chambres de commerce et d'industrie, Rajiv Kumar, cité dans un communiqué. "La clause d'approvisionnement va entraîner un bénéfice direct pour les petites et moyennes entreprises", a-t-il prédit.
Certains analystes estiment toutefois que les entreprises étrangères pourraient ne pas se précipiter pour autant sur le marché. Selon Arvind Singhal, président du cabinet de consultants spécialisé dans le commerce de détail, Technopak, la condition fixée par le gouvernement risque de poser problème aux groupes étrangers. "C'est une demande infaisable. Si une marque étrangère comme Ikea vient en Inde, ils voudront leurs propres fournisseurs, qui sont très efficaces", a-t-il relevé. Le fait que les groupes doivent se tourner vers de petits fournisseurs limite aussi les choix pour un géant comme Ikea, a-t-il ajouté, se demandant au passage quelle était la réelle intention du gouvernement pour une vraie réforme du secteur.
AFP/VNA/CVN