>>Le dollar reprend son souffle entre deux indicateurs américains
>>Le déficit commercial bat des records, plombé par la facture énergétique
>>Le dollar américain poursuit sa baisse face au yen et à l'euro
Le dollar américain et l'euro. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Vers 19h00 GMT du 10 août, le billet vert cédait 0,96% par rapport à l'euro, à 1,0311 dollar et perdait 1,26% face à la livre à 1,2234 dollar.
Plus tôt, le dollar lâchait même 1,32% face à l'euro à 1,0320 dollar pour un euro, un plus bas depuis plus d'un mois.
L'inflation a ralenti plus que prévu en juillet aux États-Unis, grâce notamment à la baisse du prix de l'essence à la pompe, mais reste à un niveau très élevé.
Les prix à la consommation ont augmenté de 8,5% en juillet sur un an, selon l'indice des prix à la consommation (CPI) contre 9,1% en juin.
Sur un mois, l'inflation est même nulle, ce qui signifie que les prix n'ont, contre toute attente, pas augmenté par rapport à juin.
"Le ralentissement de l'inflation américaine était attendu mais il s'avère plus marqué que l'anticipation des économistes", a résumé Sylvain Bersinger, analyste chez Asterès, soulignant qu'une "moindre inflation américaine freinera les hausses de taux". L'inflation était attendue à 8,7% en juillet en glissement annuel, selon le consensus de MarketWatch.
En réaction, "le plancher s'est écroulé sous le dollar qui a fortement dévissé" dans un premier temps, a expliqué Brad Bechtel, directeur pour le marché des changes chez Jefferies.
Les investisseurs ont immédiatement modifié leurs paris sur le prochain tour de vis monétaire de la banque centrale américaine, prévu pour septembre.
Selon les contrats à terme, une large majorité d'entre eux (58%) misaient désormais sur une hausse des taux de la Fed d'un demi-point de pourcentage en septembre, au lieu de trois quarts de point (0,75%) estimés la veille. Ces projections ont fait baisser le billet vert.
Néanmoins des responsables de la banque centrale américaine ont rappelé mercredi 10 août que la Fed restait déterminée à juguler l'inflation à force de tours de vis monétaires.
Ainsi Neel Kashkari, de la Fed de Minneapolis, a rappelé qu'"on était très, très loin de déclarer victoire" contre l'inflation et que le but restait de la ramener à 2%.
"Des membres de la Fed ont tenté de modérer cette interprétation" du chiffre d'inflation pour ne pas faire oublier "le fait qu'ils vont quand même relever les taux malgré un léger tassement" de la hausse des prix, soulignait encore Brad Bechtel.
Pour Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot, "la Fed va quand même avoir besoin de relever ses taux en septembre mais les chances d'une hausse de 75 points de base sont modérées, et le marché pourrait se calmer" après plusieurs mois mouvementés.
Par ailleurs, la situation du marché de l'énergie en Europe a continué de peser sur les devises du Vieux Continent.
"Les prix de l'énergie se sont stabilisés" ces dernières semaines "mais ils restent à des niveaux élevés inquiétants, et ont le potentiel de repartir en hausse" si la Russie décide de limiter encore ses exportations, prévient Derek Halpenny, analyste chez MUFG.
Le bitcoin augmentait pour sa part de 2,18% à 23.650 dollars.
AFP/VNA/CVN