>> L'euro proche de la parité avec le dollar, qui s'essouffle
>> Le dollar s'essouffle, le resserrement à venir de la Fed est digéré
Le dollar américain. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Vers 19h45 GMT, l'euro prenait 1,13% face au billet vert, à 1,0079 dollar américain pour un euro, après une séquence de 35 jours d'affilée sous la parité.
La livre sterling gagnait elle 1,35% face au "greenback", l'un des surnoms du dollar, au plus haut niveau depuis mi-septembre, aux premiers jours du mandat de la Première ministre Liz Truss.
La Banque du Canada (BOC) a ouvert, mercredi, le bal des banques centrales, qui verra la Banque centrale européenne (BCE) suivre jeudi, puis la Banque du Japon vendredi avec, en point d'orge, la Fed, mardi et mercredi prochains.
Alors que les économistes attendaient 0,75 point de pourcentage, l'institution a finalement décidé de ne relever son taux directeur que d'un demi-point, pour le porter à 3,75%.
"Ce n'est pas la première banque centrale à décevoir ou à remonter (son taux) moins que prévu", a rappelé Ivan Asensio, de Silicon Valley Bank.
Il a mentionné la Reserve Bank of Australia (RAB), qui avait opté, début octobre, pour un quart de point quand le marché annonçait un demi-point, décision justifiée par des signes de dégradation de l'économie.
Le choix de la BOC "alimente la thèse selon laquelle un virage potentiel est en vue" pour les banques centrales, qui pourraient ainsi lever le pied pour laisser le temps aux entreprises et aux ménages d'encaisser la brutale remontée des taux.
"Si nous n'allons pas assez loin, les Canadiens continueront à souffrir d'une inflation élevée", a déclaré le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem.
Mais "si nous allons trop loin, nous pourrions ralentir l'économie plus que nécessaire", a-t-il ajouté.
"De nombreux indicateurs montrent que les hausses de taux que nous avons déjà vues commencent à peser" sur l'économie, a souligné Ivan Asensio.
Les cambistes continuent de tabler sur une hausse de 0,75 point de pourcentage du taux directeur de la Fed à l'issue de sa réunion de novembre.
Mais ils considèrent désormais comme central le scénario d'une hausse de taux de seulement un demi-point en décembre, alors qu'ils voyaient majoritairement jusqu'ici un nouveau bond de 0,75 point.
"Les mauvaises nouvelles (de l'économie) sont interprétées comme de bons signes suggérant qu'un virage est en vue" en matière de politique monétaire, a résumé Ivan Asensio.
Mais si l'approche possible de la fin du cycle de resserrement monétaire prive le dollar de soutien, le "buck", un autre de ses surnoms, n'a pas dit son dernier mot, prévient l'analyste.
Le dollar a, en effet, renforcé cette année son statut de valeur refuge, et une détérioration de l'économie ne ferait que le renforcer, selon lui, en particulier si elle était plus forte à l'étranger qu'aux États-Unis.
AFP/VNA/CVN