Les 15 pays du Conseil de sécurité doivent tenir des consultations à partir de 15h00 (19h00 GMT) après le dépôt historique le 23 septembre de la candidature par le président palestinien Mahmoud Abbas au siège de l'ONU à New York.
Un vote devrait prendre environ quatre semaines, peut-être plus, selon les diplomates.
Les États-Unis, membre permanent du Conseil, ont promis d'opposer leur veto si nécessaire, mais espèrent pouvoir l'éviter car une telle démarche ternirait encore leur image déjà mauvaise au Moyen-Orient.
Barak Obama a récusé la demande palestinienne, qualifiée de "raccourci" illusoire. "Je suis convaincu qu'il n'existe pas de raccourci vers la fin d'un conflit qui persiste depuis des décennies. La paix ne viendra pas de déclarations et de résolutions à l'ONU", avait-il déclaré devant l'Assemblée générale.
Dans les heures qui ont suivi le dépôt de la candidature palestinienne, le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, UE, ONU, Russie) a proposé le 23 septembre aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des pourparlers de paix, gelés depuis un an, avec l'objectif d'aboutir à un accord final fin 2012.
Mais cette proposition, que doit "étudier" la direction palestinienne dans les prochains jours, ne mentionne pas explicitement le gel de la colonisation réclamé par les Palestiniens.
"Si vous voulez la paix, mettez toutes vos conditions préalables de côté", a déclaré M. Netanyahu à NBC, à l'adresse du président palestinien. Mais Mahmoud Abbas a réaffirmé qu'il ne reprendrait pas les négociations sans "un arrêt complet" de la colonisation israélienne.
"Les Palestiniens essayent d'obtenir un État afin de continuer le conflit avec Israël plutôt que d'y mettre fin", a déclaré M. Netanyahu.
Le dirigeant israélien avait affirmé tendre la main aux Palestiniens, mais que ceux-ci refusaient de négocier. "Je tends la main au peuple palestinien avec lequel nous recherchons une paix juste et durable", avait-il dit à l'Assemblée générale peu après que le président Abbas eut présenté sa demande d'adhésion d'un État de Palestine, sur la base des frontières de 1967.
Depuis l'occupation de la Cisjordanie en 1967, Israël a construit 130 nouvelles colonies où vivent 300.000 personnes et 200.000 autres Israéliens se sont installés dans la partie orientale de Jérusalem.
Les Palestiniens voudraient faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur état et sont opposés à une extension du contrôle de cette partie de la ville par Israël.
À New York, ils espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une "recommandation" du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour.
Un tel résultat obligerait les États-Unis à opposer leur veto et une "recommandation" positive ne verra donc de toutes façons jamais le jour.
Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne : Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud.
D'autres membres indécis ou n'ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie s'abstiendra.
La direction palestinienne a déjà fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale où une majorité leur est acquise et qui pourra leur conférer un statut intermédiaire amélioré d' "État observateur non membre".
Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, s'est félicité de l'intention du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas d'engager un dialogue sérieux avec lui.
"Nous saluons cette intention qui permettrait de renforcer l'unité des Palestiniens", a dit Mohammed Awad, le ministre des Affaires étrangères du Hamas.
AFP-Xinhua/VNA/CVN