En Belgique, le camp francophone se fissure à son tour

Le parti francophone libéral belge a enregistré le 25 septembre la sécession de sa branche la plus radicale dans la défense des francophones, qui dénonce les concessions faites aux Flamands dans les négociations en cours pour mettre fin à la crise politique dans le pays.

Les délégués du parti des Fédéralistes démocrates francophones (FDF) ont voté dans la soirée, par 347 voix contre trois, la fin de l'union qu'ils formaient depuis 18 ans avec les libéraux au sein du Mouvement Réformateur (MR).

Au cours d'un congrès extraordinaire à Bruxelles, le président du FDF, Olivier Maingain, a redit tout le mal qu'il pensait de l'accord partiel conclu le 15 septembre par les huit partis qui négocient la formation d'un gouvernement, plus de 15 moins après les législatives. "L'engagement de défendre les droits des francophones n'est pas respecté par la direction actuelle du MR", a dit M. Maingain, cité par des médias belges.

La rupture était quasi-certaine depuis plusieurs jours, le jeune président du MR, Charles Michel, estimant au contraire que cet accord constituait un pas important vers l'apaisement entre Flamands et francophones, alors que la Belgique traverse la plus longue crise politique de son histoire.

Le compromis signé il y a dix jours par huit partis, quatre francophones et quatre néerlandophones, prévoit la scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit "BHV", une question qui empoisonne la vie politique belge depuis des années.

Selon le texte, dont l'entrée en vigueur dépend encore d'un accord global sur la réforme des institutions, des milliers de francophones vivant dans 29 communes de la grande banlieue flamande de Bruxelles ne pourront plus à l'avenir voter pour des candidats francophones se présentant à Bruxelles aux élections législatives et européennes.

Si ce lâchage est inacceptable pour le FDF, le MR souligne quant à lui que les droits électoraux des francophones vivant dans six communes flamandes jouxtant directement Bruxelles ont été préservés et que les francophones ont obtenu d'autres avancées, dont un refinancement de Bruxelles.

À court terme, le Mouvement Réformateur sortira affaibli de cette rupture, perdant notamment 3 de ses 18 députés au parlement fédéral. Mais Charles Michel pourra avancer qu'il a privilégié l'intérêt du pays plutôt que celui de son parti.

Malgré la pression du FDF, il s'est aussi montré un partenaire fiable du Premier ministre pressenti, le socialiste francophone Elio Di Rupo, renforçant ses chances de participer à la prochaine coalition gouvernementale.

Le FDF se profile quant à lui comme un parti jusqu'au-boutiste, comparable à la formation indépendantiste flamande N-VA, qui a elle aussi rejeté l'accord sur Bruxelles. Mais son intransigeance pourrait le faire progresser aux élections municipales d'octobre 2012 dans ses bastions de Bruxelles et de sa banlieue.

Les huit partis ont engrangé le 24 septembre un second accord partiel, en décidant d'accorder une plus large autonomie fiscale aux régions du royaume. Il est à présent permis d'espérer que la Belgique aura un nouveau gouvernement dans les prochaines semaines, peut-être même avant la rentrée parlementaire du 11 octobre.

AFP/VNA/CVN

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