"Nous revendiquons cette attaque", a déclaré Azam Tariq, porte-parole du Mouvement des talibans pakistanais (TTP). Le TTP, qui a fait allégeance au réseau Al-Qaïda, est le principal responsable de la vague d'attentats qui a fait près de 2.150 morts au Pakistan en un peu plus de 2 ans.
Lundi, un kamikaze s'est introduit dans les bureaux ultra-sécurisés du Programme alimentaire mondial (PAM) où il a fait exploser sa bombe, tuant 4 employés pakistanais et un irakien. Le PAM est l'agence qui gère et distribue l'aide alimentaire de l'ONU.
"Le PAM fait la promotion de l'action des États-Unis, ils se taisent sur les massacres et les meurtres perpétrés au Waziristan et dans les autres zones", a déclaré Azam Tariq, en faisant référence aux tirs de missiles américains qui visent régulièrement les talibans afghans et pakistanais et des cadres d'Al-Qaïda dans le Nord-Ouest du Pakistan. "Nous allons continuer de lancer ce genre d'attaques suicide, nous viserons tous les gens et les bureaux qui travaillent pour les intérêts américains", a menacé Tariq, ajoutant : "Nous avons envoyé davantage de kamikazes dans tout le pays et leur avons assigné des cibles".
L'armée, qui a lancé, sous la pression américaine, plusieurs offensives dans le Nord-Ouest depuis le printemps, assure préparer une opération majeure dans le Waziristan du Sud, district tribal et fief du TTP.
"Le Pakistan nous menace d'une offensive militaire, nous nous réservons aussi le droit de riposter par une réponse appropriée", a déclaré le porte-parole taliban.
L'attentat de lundi a conduit les Nations unies, qui avaient depuis longtemps évacué les familles de leurs expatriés comme nombre d'ambassades occidentales, à fermer leurs bureaux dans tout le pays "jusqu'à nouvel ordre". "Nous évaluons pour l'heure la situation de la sécurité", a déclaré le 6 octobre une porte-parole de l'ONU à Islamabad, Ishrat Rizvi. L'attentat contre le PAM a mis en lumière la quasi-impossibilité d'assurer la sécurité dans une grande ville face à des kamikazes.
"J'ai donné l'ordre à tous les services de sécurité de ne laisser passer personne qui ne serait pas muni de papiers d'identité", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Rehman Malik, ajoutant toutefois : "Les terroristes pourraient utiliser de faux véhicules officiels".
AFP/VNA/CVN