Le chômage en France va continuer d'augmenter fin 2014 et en 2015

Le chômage devrait continuer d'augmenter fin 2014 et en 2015, mais l'assurance chômage, lourdement endettée, prévoit une stabilisation de ses déficits, grâce aux nouvelles règles d'indemnisation entrées en vigueur le 1er juillet.

>>Paris et Berlin préparent un "New Deal" contre le chômage des jeunes

>>L'Europe se mobilise pour la croissance et l'emploi des jeunes

L'Unédic, organisme qui gère l'assurance chômage, a prévu lundi 29 septembre une poursuite de la hausse du chômage, avec 44.000 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires d'ici à la fin de l'année et 96.000 de plus en 2015, soit davantage qu'annoncé en mai.

Quelque 106.000 chômeurs de plus ont déjà été comptabilisés depuis le début de l'année 2014. À fin août, Pôle emploi recensait 3,413 millions de chômeurs sans activité, flirtant avec le record absolu atteint en juillet.

L'Unédic a prévu 44.000 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires d'ici à la fin de l'année et 96.000 en 2015.
Photo : AFP/VNA/CVN

À cause d'une croissance révisée à la baisse par le consensus des économistes (0,5% au lieu de 0,8% en 2014, 1,1% au lieu de 1,3% en 2015), ces prévisions sont plus pessimistes que les précédentes, publiées en mai : l'Unédic annonçait alors 103.200 inscrits supplémentaires pour 2014 et 60.000 pour 2015.

Les nouvelles projections correspondent tout de même à un léger ralentissement de la hausse du chômage par rapport à 2013, année où près de 175.000 nouveaux chômeurs avaient été recensés par Pôle emploi.

Concernant l'emploi, l'Unédic prévoit un nouveau recul au 2e semestre 2014 (-33.000 postes), "atténué par les effets du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi" (CICE). L'année prochaine, l'organisme anticipe une légère reprise (+27.000 postes) "sous les effets conjoints de la croissance améliorée, du CICE et du pacte de responsabilité". Pas suffisant toutefois pour compenser l'arrivée de nouveaux actifs sur le marché du travail (plus de 100.000 par an).

Malgré la hausse anticipée du chômage, le déficit du régime d'assurance chômage devrait se stabiliser à 3,8 milliards d'euros en 2014, comme en 2013, avant de baisser à 3,5 milliards en 2015, grâce aux nouvelles règles d'indemnisation en vigueur depuis le 1er juillet. Par conséquent, la dette du régime devrait atteindre 21,4 milliards d'euros à la fin de l'année et 24,9 milliards fin 2015.

"L'augmentation assez forte du chômage ne change pas grand-chose sur les finances, car toutes les inscriptions ne donnent pas lieu à indemnisation", a expliqué à la presse Pierre Cavard, directeur études et analyses de l'Unédic.

Quasiment semblables à celles de mai, ces nouvelles prévisions financières restent nettement meilleures que les projections initiales publiées en janvier : 4,3 milliards de déficit et 22,1 milliards de dette attendus fin 2014.

Épée de Damoclès judiciaire

"Sans les effets de la convention de mai 2014, le déficit aurait été supérieur de 300 millions d'euros en 2014 et de 830 millions d'euros en 2015", assure l'Unédic. D'ici à fin 2016, la nouvelle convention doit permettre d'économiser 1,9 milliard d'euros.

Les nouvelles règles d'indemnisation, approuvées par trois syndicats (CFDT, FO et CFTC) et le patronat, durcissent le régime de certains allocataires, notamment les cadres touchant une importante indemnité de départ et les intermittents du spectacle.

Toutefois, face à la contestation des intermittents, l'État a décidé de compenser leur manque à gagner dû au nouveau calcul de leur "différé", période pendant laquelle ils doivent attendre avant d'être indemnisés.

La nouvelle convention comporte également des mesures plus favorables aux chômeurs, comme les "droits rechargeables". Applicables à partir de mercredi 1er octobre, ils permettront aux allocataires d'accumuler des droits à indemnisation chaque fois qu'ils retravailleront, sans perdre ceux déjà acquis. Avant, une partie de ces droits disparaissait.

Selon l'Unédic, 167.000 demandeurs d'emploi de plus devraient être indemnisés en 2014 et 2015, dont 106.000 "du fait des nouvelles mesures", essentiellement les nouvelles règles de cumul entre indemnisation chômage et activité réduite.

Une épée de Damoclès judiciaire menace néanmoins la nouvelle convention, dont la CGT demande l'annulation. Si la justice a refusé début juillet de suspendre son application, elle doit se prononcer sur le fond dans les prochaines semaines. Les différentes parties doivent plaider mardi 30 septembre à 16h00 lors d'une audience au tribunal de grande instance de Paris.

La CGT, qui juge "déloyales" les négociations qui ont débouché sur la nouvelle convention, a également saisi le Conseil d'État.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top