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Quelque 1.160 sauveteurs des services de police, des pompiers et des forces d'autodéfense avaient gravi lundi matin 29 septembre le mont Ontake, situé au centre du pays entre les provinces de Nagano et Gifu.
Des soldats et des secouristes à la recherche de randonneurs disparus après l'éruption du Mont Ontake à Nagano, le 28 septembre. Photo : AFP/VNA/CVN |
Cet épisode rarissime, le premier important depuis 35 ans pour ce volcan, a surpris près de 300 marcheurs et touristes en ce début d'automne particulièrement favorable à la randonnée.
"Les recherches se font par repérage visuel mais aussi en creusant des cendres", a précisé un militaire, soulignant la difficulté de la tâche.
Les équipes de secours ont finalement été forcées de commencer à redescendre en début d'après-midi lundi 29 septembre, tout comme la veille, à cause d'une trop forte odeur de soufre.
"De la fumée s'échappe encore", a expliqué un responsable de la préfecture de Nagano.
Entretemps, "cinq nouvelles personnes ont été retrouvées en état d'arrêt cardiaque sur la montagne", a confirmé un porte-parole de la police préfectorale.
Ces victimes s'ajoutent aux 27 autres dans la même situation d'absence de signes vitaux et aux quatre hommes dont le décès a déjà été médicalement confirmé. Dimanche 28 septembre, seuls ces quatre corps avaient pu être pris en charge. Huit autres étaient en cours d'acheminement lundi 29 septembre dans la journée.
"La priorité est de sauver des vies", a insisté le Premier ministre Shinzo Abe.
Les pentes du volcan brutalement entré en éruption samedi 27 septembre ressemblent à la surface de la Lune.
"Il s'agissait d'une éruption de vapeur accumulée au-dessus du magma mais qui a entraîné des projections de pierres et cendres", a expliqué à la télévision un volcanologue de l'Université de Nagoya.
"J'ai vu des cailloux de très petites tailles mais aussi des rochers d'un mètre de diamètre", a témoigné le militaire cité plus haut.
"Sur les 303 marcheurs qui s'étaient signalés samedi avant de grimper, (outre les morts et blessés découverts) nous restons sans nouvelles de plusieurs, et le nombre de disparus pourrait encore augmenter", puisque certains randonneurs ne s'enregistrent pas, a averti le porte-parole du gouvernement lors d'une conférence de presse.
Selon lui, 63 personnes ont par ailleurs été blessées, parfois grièvement.
Des secouristes à la recherche de randonneurs dans les cendres du Mont Ontake le 28 septembre. |
'Une ou deux secondes' pour réagir
Dimanche 28 septembre et lundi 29 septembre, les conditions étaient très pénibles : même si le volcan ne crache pas de lave, il a libéré de grandes quantités de matière toxique.
"Les soldats dépêchés sur place portent des gilets pare-balles, des lunettes étanches et des masques pour éviter l'absorption de poussières", selon un responsable des forces d'autodéfense.
Des cendres ont été repérées dans un large périmètre autour du volcan et les autorités recommandent de porter des masques et de remplacer les lentilles de contact par des lunettes.
"Pour moi, cela s'est joué à une ou deux secondes", a témoigné à la télévision une randonneuse étonnée d'avoir pu s'enfuir alors qu'elle se trouvait quasiment au sommet du volcan, près d'un sanctuaire.
Selon des images d'amateurs tournées dans un chalet, tout est soudain devenu noir et la panique s'est emparée des personnes à l'intérieur.
"Nous nous sommes réfugiés au sous-sol d'un chalet en haut, car le toit a été soufflé", a relaté à la télévision un jeune randonneur, tandis qu'un de ses compères dit "avoir ressenti la proximité de la mort".
"C'était une éruption pour ainsi dire impossible à prévoir, qui a dépassé le niveau de ce que l'on peut anticiper avec nos moyens actuels", a déclaré Toshitsugu Fujii, un expert qui préside une commission de prédiction de l'activité volcanique.
Le mont Ontake, qui était classé avant samedi 27 septembre au niveau 1 sans mise en garde particulière sur une échelle à cinq crans de dangerosité, ne s'était pas réveillé de façon aussi vive depuis 1979. Il avait alors craché plus de 200.000 tonnes de cendres.
L'agence de météorologie a élevé samedi 27 septembre le risque au niveau 3, qui signifie que le danger peut s'étendre jusqu'aux habitations alentour. Une éruption de lave cette fois n'est pas exclue, selon les experts.
AFP/VNA/CVN