Le Centre floral de Sa Pa, "pépinière" de beauté

Sous la gestion de 2 jeunes ingénieurs, Lê Quang Thai et Hô Khac Quang, le Centre de floriculture de Sa Pa (province de Lào Cai) est considéré comme un "village natal" de toutes variétés de fleurs.

Le Centre de floriculture se situe au bord de la route 4D (reliant Sa Pa à la province de Lai Châu), à une altitude de 1.600 m. Son QG est à environ 5 km du chef-lieu de Sapa.

Tout le Centre est sous la gestion directe de 2 jeunes ingénieurs, Lê Quang Thai et Hô Khac Trang.

Nés tous les 2 en 1980 dans la province de Nghê An (Centre) et diplômés la même année de l'Université d’agronomie No1 de Hanoi, ils sont, depuis 2007, côte à côte, à se dévouer auprès des fleurs.

Avec près de 40 variétés de fleurs de tapis, 20 d'orchidées, 10 de lis, 5 de roses, et une immensité de glaïeuls, le Centre de floriculture de Sa Pa nous inonde de couleurs. Et même si l'on ne s'y rend pas pendant la récolte florale, on se sent perdu dans un labyrinthe de fleurs, un monde de beauté et de parfums enivrants.

Plusieurs variétés de fleurs ont été étudiées et hybridées avec succès à ce centre, parmi lesquelles certaines ont été multipliées à grande échelle, telles que pentumnia, vola, violette, tournesol court, fleur de chou, pélargonium inquinans. Les études en cours connaissent aussi, sinon de premiers succès du moins des résultats encourageants : 5 variétés d'oeillets, le lis TR, le glaïeul par exemple. Selon l'ingénieur Hô Khac Trang, le coût d'importation d'un bulbe de lis s'élève à 10.000 dôngs, tandis que produit sur place, il coûte seulement 4.000-5.000 dôngs tout en satisfaisant à la demande de qualité et de goût de nos clients.

Le Centre de floriculture de Sa Pa a effectué le transfert de ses technologies pour bon nombre de variétés, et ce vers différentes régions du pays, soit lucrativement, soit gratuitement (c'est le cas des localités de Sa Pa). Au Parc touristique de Hàm Rông, la variété de fleur de tapis viola, multipliée au Centre, a donné des produits de haute qualité. Et ce n'est qu'en regardant les carrés de fleurs multicolores qui attirent tant de caméras de touristes que l'on peut ressentir tout le bonheur devant le fruit du travail des chercheurs floricoles ainsi que des floriculteurs.

De ce centre, les variétés de fleurs vont descendre vers les plaines du pays, gagner des fermes floricoles, et grâce à des mains paysannes qui les soigneront, elles donneront des bourgeons, des feuilles vertes et puis des boutons, pour enfin nous offrir des fleurs variées, beauté de la vie.

"Le silence qui parfume la vie"

Qui dirait qu'il n'y a pas de peines en s'attachant aux fleurs ? Pour parler d'un travail silencieux mais noble, on emploie souvent l'expression "le silence qui parfume la vie". Cette expression est particulièrement appropriée pour ces ingénieurs floricoles. Chaque semaine, ils mesurent les paramètres des plantes (taille, vitesse de pousse, nombre de feuilles, évolution de la couleur...). Ces chiffres sont ensuite envoyés chaque mois à l'Institut d'agriculture génétique de Hanoi pour que celui-ci en fasse la synthèse à l'Institut national d'agronomie. De plus, la terre de Sa Pa possède un taux d'humidité élevé étant donné qu'il y pleut beaucoup. De ce fait, si les fleurs se développent vite, les herbes ne le font pas moins. Le temps de nettoyer les herbes d'un côté du carré suffit à celles de l'autre pour pousser abondamment.

À la différence d'autres pépinières, dans certaines serres du Centre de floriculture de Sa Pa, on remarque des carrés de fleurs rachitiques et desséchées. Selon l'explication de Quang Thai, il ne s'agit pas là des fleurs plantées dans un but commercial, mais au service des expériences et des études, pour choisir les variétés ayant le plus de points forts. Les soins aux fleurs diffèrent selon qu'elles sont plantées dans le but d'être commercialisées, étudiées ou de produire des semences.

Pour la production des semences, le lis présente le plus de difficultés. En effet, une erreur dans une des étapes de traitement ou de soins suffit pour gâter toute une portée de fleurs de semences. Afin d'obtenir des variétés de lis orientales aromatiques et non-aromatiques qui répondent aux différents besoins du marché de fleurs domestique, les employés du Centre ont dû monter dans la forêt de Hoàng Liên chercher le bach hop (une variété de lis sauvage à forte vitalité) qu'ils ont hybridé avec d'autres variétés de lis. Obtenir ainsi un bulbe de lis commercialisable leur prend 2 ans, soit 3 saisons.

Sapa au delà du silence

En dehors des heures ouvrables, Quang Thai se livre à la conception de cartes de vœux, métier qu'il faisait avant d'être chercheur floricole. Nombre de modèles ont été conçus par ce jeune ingénieur avant de descendre à la capitale. C'est à la fois un emploi supplémentaire mais surtout une distraction dans ce coin de montagne éloigné. L'intéressant est que les modèles de ses cartes ne sont autres que des photos qu'il a prises lui-même, et qui montrent, soit des fleurs dont ils ont, son collègue et lui, réussi l'hybridation, soit des fleurs plantées dans le Centre, soit des herbes de la nature. Ainsi, les fleurs ont-elles changé pour encore une fois apparaître sur le marché, mais cette fois sous forme d'un autre produit.

À l'époque, l'ingénieur-météorologue de "Sa Pa silencieux" (Sa Pa silencieux de Nguyên Thành Long, une œuvre littéraire très connue des lycéens vietnamiens depuis plusieurs années) avait le temps de s'ennuyer, et devait bloquer des véhicules afin d'obtenir une occasion de parler à des êtres humains. "En ce qui nous concerne, nous n'avons plus de temps libre", révèle le jeune ingénieur floricole en souriant.

Minh Phuong/CVN

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