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Des membres de la Garde nationale devant le Capitole à Washington le 3 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des membres du mouvement conspirationniste QAnon, qui n'ont jamais accepté la victoire de Joe Biden, pensent que le 4 mars verra Donald Trump investi président des États-Unis pour un second mandat.
À l'approche de cette date, la police surveillait de près les appels au rassemblement de manifestants pro-Trump ces jours-ci, dans un pays encore sous le choc de l'attaque du 6 janvier. Et mercredi 3 mars, les forces chargées de protéger le siège du Congrès ont signalé une menace.
"Nous avons obtenu des informations qui montrent un possible projet d'une milice identifiée visant à forcer l'entrée du Capitole le 4 mars", a averti la police, en affirmant être "préparée pour toutes menaces potentielles".
Elle a souligné avoir "déjà opéré un renforcement important de la sécurité" du Capitole depuis le coup de force de janvier, lorsque des centaines de partisans de Donald Trump avaient envahi le siège du Congrès pendant que les parlementaires certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden.
Des membres de la Garde nationale patrouillent toujours dans l'enceinte du Capitole, protégée par des barrières et des fils barbelés.
Les forces de l'ordre surveillent "de près différentes informations" sur des rassemblements "potentiels du 4 au 6 mars", ont expliqué mercredi 3 mars les responsables de la sécurité au Congrès dans une note au personnel du Capitole.
Lundi 1er mars, leur chef, Timothy Blodgett ("Acting Sergeant at Arms"), avait expliqué aux parlementaires qu'il surveillait des informations "liées au 4 mars et aux possibles manifestations entourant ce que certains appellent +le vrai jour de l'investiture+".
"L'importance de cette date a apparemment diminué chez différents groupes ces derniers jours", soulignait-il toutefois.
3h19 pour déployer les militaires
Des supporters de Trump affrontent la police le 6 janvier devant le Capitole. L'invasion du Congrès a fait 5 morts en tout. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après l'alerte donnée par la police, la Chambre des représentants a avancé à mercredi 3 mars soir deux votes prévus jeudi 4 mars, ce qui permettra à ses quelque 430 parlementaires de ne pas revenir dans l'hémicycle avant la semaine prochaine. En revanche le Sénat sera en séance à partir de midi, sous une sécurité encore renforcée.
Le sénateur démocrate Mark Warner a estimé mercredi 3 mars soir sur CNN que la décision de la Chambre répondait à une "extrême prudence" dans un Capitole encore traumatisé.
Jusqu'en 1933, les présidents américains étaient investis le 4 mars, et non le 20 janvier comme c'est désormais la tradition.
Pendant la présidence de Donald Trump, les membres de la nébuleuse QAnon étaient convaincus que le républicain allait sauver le monde face à des élites corrompues et pédophiles. Certains, espérant que le Congrès n'allait pas certifier la victoire de Joe Biden le 6 janvier, se trouvaient parmi les manifestants.
Si le démocrate a finalement bien été investi le 20 janvier, des militants croient encore que son rival républicain va revenir au pouvoir jeudi 4 mars, même s'il est difficile d'évaluer leur nombre ou si les conversations en ligne des pro-Trump peuvent se convertir en actes cette fois.
Le prix des chambres au luxueux hôtel Trump International, près du Capitole, a lui explosé jusqu'à 1.331 USD la nuit pour mercredi 3 et jeudi 4 mars soir, contre 476 USD jusqu'à la fin mars.
Cinq personnes, dont un policier du Capitole, sont mortes lors du coup de force de janvier. Plus de 270 personnes sont poursuivies pour leur participation à cette attaque, selon le FBI.
Accusé d'"incitation à l'insurrection" pour avoir appelé ses partisans à marcher sur le Congrès, Donald Trump a été acquitté au Sénat le 13 février.
Il n'a jamais accepté le résultat de la présidentielle, estimant sans fondement que sa défaite était due à des fraudes massives.
L'assaut a provoqué une polémique nationale sur le manque de préparation des forces de l'ordre. Et le Congrès poursuit son enquête à travers plusieurs commissions.
Lors d'une nouvelle audition mercredi 3 mars, le général William Walker, chef de la Garde nationale de Washington, a affirmé qu'il avait fallu 3 heures et 19 minutes au Pentagone pour autoriser le déploiement de ses troupes après la demande du chef de la police du Capitole, débordé par les manifestants.