>>Pour la première fois dans l'Histoire, un pape en Irak
>>Au moins trois roquettes visent l'ambassade américaine à Baghdad
Des forces de sécurité irakiennes patrouillent à Bagdad avant la visite du pape, le 3 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La nouvelle attaque, précédée de plusieurs avec le même mode opératoire ces dernières semaines, vient rappeler à quel point la première visite d'un souverain pontife en Irak est un casse-tête logistique.
"Je me rendrai en Irak", a malgré tout déclaré le pape, expliquant vouloir "rencontrer un peuple qui a tant souffert, rencontrer cette Église martyre".
"Nous sommes en train d'identifier qui est responsable et nous prendrons des décisions en fonction de cela", s'est contenté de déclarer le président Joe Biden, interrogé sur une possible réponse américaine. Les États-Unis déploient quelque 2.500 soldats en Irak dans le cadre de la lutte antijihadistes.
De même que la pandémie au moment où l'Irak a enregistré mercredi 3 mars plus de 5.100 contaminations au COVID-19, un record, en dépit des restrictions sanitaires.
Sur les dix roquettes tirées sur la base aérienne d'Aïn al-Assad (Ouest), plusieurs sont tombées à l'intérieur de la section où sont stationnés des soldats et des drones américains de la coalition internationale antijihadistes, selon des sources de sécurité irakienne et occidentale.
Un sous-traitant civil est décédé d'une crise cardiaque à cause de cette attaque, ont-elles ajouté. Le Pentagone a indiqué que la victime était de nationalité américaine.
Les roquettes ont été tirées depuis un village proche d'Aïn al-Assad, une région désertique où il est facile d'installer des rampes de lancement, parfois à bord de véhicules, tirer des projectiles et rapidement fuir, a précisé la source irakienne.
Sans accuser personne, le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a prévenu sur Twitter que personne ne pouvait "se prétendre au-dessus de l'État".
"Celui qui se croit en mesure d'imposer son agenda à l'Irak et à l'avenir de ses citoyens se berce d'illusions", a-t-il ajouté.
Ces dernières semaines, les attaques ont repris : des roquettes sont tombées près de l'ambassade américaine à Bagdad, d'autres ont visé la base aérienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d'une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16. Des roquettes ont également touché une base militaire abritant la coalition à l'aéroport d'Erbil (Nord), où deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger.
Visite papale confinée
En réponse à cette attaque, les États-Unis ont mené le 26 février un raid contre des miliciens irakiens pro-Iran en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 22 miliciens irakiens ont péri. Selon le Pentagone, la frappe n'a fait qu'un mort.
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a reconnu que la frappe de la semaine dernière n'avait pas eu l'effet dissuasif escompté.
"Mais personne ne veut d'une escalade", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas dans notre intérêt, ce n'est pas dans l'intérêt du peuple irakien".
Le pape François est attendu vendredi 5 à Bagdad et dimanche 7 mars à Erbil, où il doit célébrer une messe dans un stade. Il doit aussi passer par Mossoul, ex-bastion de l'EI dans le Nord.
Le souverain pontife sera privé des bains de foule qu'il affectionne car de vendredi 5 à lundi 8 mars le pays sera en confinement total.
AFP/VNA/CVN