L'année prochaine sera une "période post-crise", a estimé la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, qui a prévenu que l'"on n'a pas encore vu le terme" des conséquences de la crise sur l'emploi.
Le gouvernement dit ainsi préférer laisser filer les déficits pour ne pas casser la reprise, qui devrait se manifester l'an prochain par une croissance de 0,75%, contre une con- action de l'activité de -2,25% cette année.
"C'est une aggravation que nous assumons", a déclaré le ministre du Budget, Eric Woerth, estimant qu'il s'agit pour près de deux tiers d'un "déficit de crise" dû aux dépenses de relance et à l'effondrement des recettes fiscales.
Selon le projet de loi de finances qui sera prochainement examiné au parlement, le déficit public grimpera de 8,2% du PIB cette année à 8,5% en 2010, un niveau record.
La limite théoriquement fixée par la Commission européenne se situe à 3% du PIB, mais les pays européens l'ont largement dépassée à cause de la crise et des coûteux plans de relance qu'ils ont mis en place fin 2008 et début 2009.
Selon les projections du gouvernement, le déficit public français qui inclut celui de l'État, des collectivités locales et de la sécurité sociale, devrait refluer dès 2011 pour s'établir à 5% en 2013.
La dette publique française qui va gonfler à 84% du PIB en 2010, contre 68% à la fin 2008 --la limite théorique de l'Union européenne (UE) est de 60% -- continuera en revanche sa progression les années suivantes, pour atteindre 91% en 2013.
AFP/VNA/CVN