Marée noire : Barack Obama appelle à passer à l'énergie propre

Le président américain, Barack Obama, a comparé le 15 juin la marée noire souillant le golfe du Mexique à "une épidémie" que les États-Unis combattront "pendant des mois et même des années" et affirmé que cette "tragédie" montrait que "le temps d'adopter les énergies propres est venu".

Lors d'un discours consacré à "la pire catastrophe écologique" de l'histoire de son pays, M. Obama n'a en revanche pas détaillé la façon dont il espérait débloquer au Sénat la loi sur l'énergie et le climat censée permettre aux États-Unis de ne plus dépendre à terme des carburants fossiles.

Les autorités américaines ont une nouvelle fois révisé à la hausse le 15 juin l'étendue de la pollution, estimant que jusqu'à 60.000 barils de brut se déversaient quotidiennement dans l'océan, soit 50% de plus que la précédente estimation "haute".

Entre 300 millions et 500 millions de litres d'hydrocarbures auraient donc fui depuis 8 semaines du puits sous-marin au large des côtes de Louisiane, à la suite de l'explosion meurtrière et du naufrage d'une plateforme exploitée par l'entreprise britannique BP.

M. Obama, qui s'adressait à ses compatriotes depuis le cadre solennel du Bureau ovale pour la première fois de sa présidence, a remarqué :"Contrairement à un tremblement de terre ou à un cyclone, ce n'est pas un événement ponctuel qui provoque des dégâts en quelques minutes ou quelques jours".

Même si BP espère bientôt capter à la source "jusqu'à 90% du pétrole" en déperdition avant de parvenir à colmater le puits en août grâce à un forage de dérivation, "nous allons combattre pendant des mois et même des années" cette marée noire, a ajouté M. Obama lors de ce discours télévisé de 17 minutes.

Mais "ne vous y trompez pas : nous combattrons cette pollution avec tout ce que nous avons et aussi longtemps qu'il le faudra", a juré M. Obama, quelques heures après son retour d'une tournée de 2 jours sur les côtes de 3 États du golfe.

Il a ainsi annoncé avoir autorisé le déploiement de 17.000 membres de la Garde nationale et appelé les gouverneurs des États touchés à les mettre au travail "le plus vite possible".

M. Obama, qui devait rencontrer le 16 juin matin à la Maison Blanche le président de BP, Carl-Henric Svanberg, a affirmé : "Nous ferons payer BP pour les dégâts que cette entreprise a provoqués". Il a aussi confirmé qu'il allait ordonner à la société de créer un fonds d'indemnisation indépendant afin de dédommager les victimes de la marée noire. Des élus du Congrès ont demandé à BP de provisionner 20 milliards de dollars sur un compte bloqué, ce que la compagnie n'a pas pour l'instant accepté. Mais le président, qui plaide depuis sa campagne électorale pour une indépendance énergétique des États-Unis, a aussi affirmé que la marée noire montrait que "le temps d'adopter les énergies propres est venu". "Le moment est venu (...) de se lancer dans une mission nationale pour libérer l'innovation américaine et de s'emparer de notre propre destin", a-t-il ajouté.

AFP/VNA/CVN

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