Pétrole
Le baril du Brent perd 0,28% à 85,14 USD

Les prix du pétrole ont légèrement reculé jeudi 16 février, digérant encore l'afflux massif de stocks de brut aux États-Unis et malgré la révision à la hausse des projections de la consommation mondiale de brut par les principales agences de l'énergie.

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Stockage du pétrole brut à Marryland, aux États-Unis.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a perdu 0,28% à 85,14 USD. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, s'est replié de 0,12% à 78,49 USD.

"Bien que le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoie une demande croissante de pétrole en 2023 (...), cela n'a pas suffi à effacer l'importante accumulation de brut signalée" mercredi aux États-Unis, ont expliqué les analystes d'Energi Danmark. "Un gonflement des stocks commerciaux de brut de 16 millions de barils la semaine dernière, c'est baissier pour le marché, c'est incontournable !", a commenté Andrew Lebow de Commodity research Group.

Selon lui, le marché restait "prisonnier de la marge d'échanges entre 75 et 85 USD" pour le baril texan "en attendant d'en savoir plus sur la Russie, la demande chinoise, ou encore sur le tonus de l'économie mondiale", a ajouté l'analyste. "Il y a beaucoup d'incertitude, on est dans une phase d'attente", a encore estimé M. Lebow. La demande de pétrole dans le monde devrait pourtant augmenter en 2023 à un niveau record avec la réouverture de la Chine et l'appétit de kérosène avec la reprise du trafic aérien, selon un rapport de l'AIE publié mercredi 15 février. Cette prévision s'aligne sur celle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui tablait mardi 14 février sur une croissance sur un an de 2,32 millions de barils par jour à 101,87 millions mb/j, soit une augmentation de son estimation comparé au rapport de janvier. Mais même si les principales agences de l'énergie ont revu à la hausse leurs prévisions pour la consommation de brut, les craintes de récession et le ralentissement économique planent toujours sur de nombreux pays consommateurs.

L'an dernier, les économies avancées ont représenté environ 46% de la demande mondiale de pétrole, selon les analystes de CBA. Or ils prévoient que les cycles de resserrement monétaire pour lutter contre l'inflation devraient durer jusqu'à la mi-2023. Ainsi, "la demande de pétrole devrait donc rester sous pression au cours des six prochains mois" avant de remonter, affirment-t-ils. Enfin, aux États-Unis l'indice d'activité manufacturière de la région industrielle de Philadelphie s'est contracté pour le sixième mois d'affilée, au plus bas depuis mai 2020.

"Usuellement, quand un rapport sur l'industrie manufacturière est décevant, c'est négatif pour le marché du pétrole car cela signifie moins de demande de gazole pour les livraisons", a expliqué Andrew Lebow.

APS/VNA/CVN

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