L'armée thaïlandaise prend le contrôle de Bangkok

Les soldats ont pris le contrôle le 20 mai du centre de Bangkok qui offrait un visage de désolation avec des centres commerciaux incendiés et des rues désertes le 19 mai d'émeutes ayant suivi l'assaut meurtrier contre les "chemises rouges" thaïlandaises.

Un calme tendu régnait dans le centre-ville où aucun affrontement sérieux n'était signalé en milieu d'après-midi. Mais le gouvernement a reconduit pour 3 nuits le couvre-feu qui a permis, selon lui, de stopper les violences et les incendies allumés par les émeutiers la veille d'un quartier à l'autre. "Il y a encore des militants armés, cachés dans des immeubles" aux alentours de la "zone rouge" évacuée la veille, a affirmé le porte-parole de l'armée, Sunsern Kaew- kumnerd. L'accès à la scène, toujours dressée au milieu de la "zone rouge", est limité par une succession de barrages militaires.

Au total, 14 personnes, dont un photographe italien, ont été tuées et 91 blessées lors de l'assaut militaire qui a mis fin à 2 mois de manifestations, selon un bilan officiel.

Plusieurs d'entre elles ont été tuées par balles le 19 mai autour du temple bouddhique érigé en sanctuaire pendant les violences, où plusieurs milliers de "rouges" avaient trouvé refuge.

Des cars et des trains ont été mis à leur disposition le 20 mai pour les raccompagner chez eux. La plupart sont originaires des régions agricoles et plutôt pauvres du Nord et du Nord-Est où l'état d'urgence et le couvre-feu ont été également décrétés après des incendies de bâtiments officiels.

Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a appelé la population à lui faire confiance pour rétablir le calme. "Nous ramènerons la paix et nous nous relèverons", a-t-il assuré le 19 mai.

Un chef rouge influent, Veera Musikapong, qui s'est rendu le 20 mai, a appelé les manifestants à poursuivre la lutte dans la non-violence car, a-t-il estimé, "la démocratie ne peut pas se bâtir sur la vengeance".

Les pompiers ont eu fort à faire pour éteindre les incendies de la Bourse, d'une télévision, de banques et de plusieurs centres commerciaux. Le plus spectaculaire a dévasté Central World, le plus grand du royaume, qui menaçait de s'écrouler le 20 mai et ressemblait à un tas de ruines avec un vaste périmètre calciné et encore fumant.

Abhisit avait proposé le 3 mai des élections législatives anticipées à la mi-novembre, une initiative accueillie favorablement par l'ensemble de la classe politique. Mais il avait annulé cette offre 10 jours plus tard, arguant que les "rouges" ne mettaient pas fin à leur mouvement.

La gravité de la crise, qui a fait au moins 82 morts et plus de 1.800 blessés depuis la mi-mars, risque d'accentuer les divisions déjà profondes de la société thaïlandaise.

Les États-Unis, l'ONU, l'Union européenne et le Japon ont exhorté les responsables thaïlandais à trouver un règlement pacifique.

AFP/VNA/CVN

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