Selon son nouveau rapport publié le 19 octobre à Genève sur "Les tendance mondiales de l'emploi des jeunes : édition 2011", les nouvelles statistiques indiquent que le nombre global de jeunes chômeurs a légèrement diminué ; il se situe à 75,1 millions de personnes. Les jeunes des pays développés semblent plus touchés par la crise que ceux issus des économies à bas revenus.
En 2010, dans 56 pays pour lesquels l'OIT dispose de données, les marchés du travail ont accueilli 2,6 millions de jeunes de moins que prévu. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent environ 23,5% des travailleurs pauvres dans les pays qui disposent de données alors qu'ils ne représentent que 18,6% des travailleurs non pauvres, a indiqué José Manuel Salazar-Xirinachs, directeur exécutif du Secteur de l'emploi de l'OIT, lors d'une conférence de presse.
Ce qui signifie que les jeunes travailleurs constituent une part disproportionnée des travailleurs pauvres dans le monde. La majorité de ces jeunes sont découragés par leurs recherches infructueuses et préfèrent attendre que la situation s'améliore, stipule le rapport. C'est la raison pour laquelle le directeur Exécutif du BIT pense que les taux actuels du chômage officiel sont en-dessous de la réalité du terrain.
"Les effets de la crise ont particulièrement frappés de plein fouet les économies développées et la région de l'Union européenne", a déclaré José Manuel Salazar-Xirinachs. En Grèce, en Italie en Slovaquie et au Royaume-Uni, les jeunes sont entre 2 et 3 fois plus menacés par le chômage de longue durée que les adultes. Le taux du travail à temps partiel chez les jeunes a augmenté dans tous les pays développés entre 2007 et 2010, sauf en Allemagne. D'après le rapport le travail a temps partiel apparaît comme la seule option possible pour les jeunes demandeurs d'emploi.
Le rapport précise que si l'on étudie le chômage des jeunes de manière isolée on pourrait croire à tort que la jeunesse d'Asie du Sud ou d'Afrique subsaharienne s'en sort bien par rapport à celle des économies développées. La semaine dernière une conférence régionale s'est tenue en Afrique du Sud et les conclusions sont assez positives a dit le directeur exécutif du BIT. "On constate qu'une nouvelle énergie et détermination émerge du Continent. Cette nouvelle vision de développement doit se traduire en création d'emplois car l'économie informelle représente souvent 90% du secteur", a ajouté José Manuel Salazar-Xirinachs. "Mais l'augmentation des investissements est dépendante du cours des matières premières", a expliqué le directeur. En 2010 le taux du chômage des jeunes en Afrique avoisinait les 12,5%.
Les ministres du Travail ont récemment abordé la question du chômage et de la protection sociale et étudié un rapport alarmant qui table sur 40 millions de pertes d'emplois en 2012. D'après un expert de l'OIT, Mahmoud Mahmood, "le G20 agit de manière très coordonnée et a permis de réduire les effets de la crise dans le domaine de la croissance et du chômage". Le G20 a demandé l'appui du BIT en matière de statistiques.
Le prochain Sommet du G20 se déroulera à Cannes les 3 et 4 novembre, sous la présidence de la France.
XINHUA/VNA/CVN