Ces zones, bastion des talibans pakistanais, sont une base arrière importante des talibans afghans et le principal sanctuaire d'Al-Qaïda dans le monde.
"Ce n'est pas un secret que des terroristes disposent de sanctuaires au Pakistan, qu'ils y ont des centres d'entraînement et qu'ils ont la possibilité de pénétrer en Afghanistan, nous attaquer et repasser la frontière", a déclaré Rangin Dadfa Spanta, le conseiller pour la sécurité du président Hamid Karzaï. Jusqu'à présent, Islamabad n'a pas vraiment combattu ces groupes, a estimé M. Spanta.
L'Afghanistan demande régulièrement au Pakistan d'empêcher ces talibans de franchir la frontière pour aller combattre son armée ou les forces internationales et de prendre des mesures "concrètes" pour les éliminer.
"J'attends du Pakistan, après 9 ans (de guerre), qu'il commence à prendre des mesures sérieuses contre le terrorisme, parce qu'il fait partie de l'alliance contre le terrorisme", a poursuivi M. Spanta.
"Nous avons la preuve que des terroristes venant du Pakistan sont impliqués dans des attaques quotidiennes contre notre peuple", a expliqué le conseiller de M. Karzaï.
Mais le Pakistan, allié-clé de Washington dans sa "guerre contre le terrorisme" depuis fin 2001, en a payé l'un des plus lourds tribut : les talibans pakistanais alliés à Al-Qaïda mènent une campagne sanglante d'attentats (suicide pour la plupart) qui a fait près de 3.450 morts dans tout le pays en 3 ans.
Et, depuis fin 2001, l'armée pakistanaise a perdu entre 2.000 et 3.000 hommes en combattant les groupes insurgés islamistes dans les zones tribales du Nord-Ouest.
Cependant, Kaboul estime que le commandement suprême des talibans, et son chef le mollah Omar, se cachent au Pakistan et reproche à Islamabad d'épargner, dans ses offensives, le district tribal du Waziristan du Nord, bastion d'Al-Qaïda et sanctuaire du réseau Haqqani, du nom du chef de guerre afghan Jalaluddin Haqqani et de son fils Sirajuddin, alliés aux talibans et au réseau d'Oussama ben Laden.
Sous la pression des États-Unis, Islamabad promet régulièrement d'étendre son offensive au Waziristan du Nord, que les drones de la CIA arrosent régulièrement de missiles, tuant des cadres d'Al-Qaïda et des talibans, mais n'épargnant pas, selon les militaires pakistanais, de nombreux civils.
Les propos de M. Spanta interviennent 10 jours après que la chaîne Al-Jazeera eut évoqué une rencontre entre Sirajuddin Haqqani et Hamid Karzaï, sous le patronage du chef de l'armée pakistanaise, ce qu'ont démenti catégoriquement Kaboul, Islamabad et le réseau Haqqani.
AFP/VNA/CVN