La zone euro renforce son Fonds de soutien

Les dirigeants de la zone euro ont décidé tôt le 12 mars au matin de renforcer leur Fonds de soutien aux pays en difficulté et d'assouplir les conditions du plan de sauvetage à la Grèce, dans l'espoir de rassurer des marchés à nouveau préoccupés par la santé de l'Union monétaire.

Ils ont en revanche refusé de faire un geste identique pour l'Irlande, car elle s'est opposée à toute augmentation de sa fiscalité sur les sociétés.

À l'issue de longues tractations à Bruxelles lors d'un sommet extraordinaire en tamé le 11 mars, les chefs d'État et de gouvernement des 17 pays partageant l'euro se sont mis d'accord pour porter à 440 milliards d'euros les ressources effectives de leur actuel Fonds de secours financier, a annoncé le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy.

Ce dispositif, créé au printemps, est déjà sur le papier doté de 440 milliards d'euros de garanties des pays de la zone euro. Mais il ne peut dans les faits prêter que 250 milliards d'euros car il doit conserver le reste en réserve.

Les dirigeants ont également décidé que le mécanisme permanent de crise qui lui succèdera à partir de mi-2013 sera doté de 500 milliards d'euros.

Ces chiffres avaient déjà été largement évoqués. Les ministres des Finances de la zone euro étaient même déjà parvenus à un accord de principe sur les 500 milliards. Mais ils devaient encore être avalisés par leurs dirigeants.

La vraie nouveauté, qui constitue une mini-révolution, est ailleurs : il a été décidé d'élargir la palette d'outils des deux dispositifs d'aide, en leur permettant d'acheter directement de la dette publique émise par les États.

Alors que l'Allemagne était jusqu'à peu encore très réticente.

En revanche, il n'est pas prévu à ce stade qu'ils le fassent sur le marché secondaire, c'est à dire lorsque les titres obligataires sont négociés entre investisseurs après les premiers achats lors de l'émission.

Toutes ces mesures sont censées rassurer les marchés financiers, de nouveau très nerveux après une "annus horribilis" en 2010 pour la zone euro qui a fait vaciller la monnaie commune. Ils se demandent si la Grèce pourra un jour rembourser toutes ses dettes, et si le Portugal, voire l'Espagne, ne vont pas être les prochains pays à devoir faire appel à l'aide internationale.

Les dirigeants européens ont du reste accepté de faire un geste à l'égard de la Grèce, en réduisant de 5,2% en moyenne à 4,2% le taux d'intérêt des prêts européens accordés à Athènes dans le cadre du plan de sauvetage et en allongeant de trois ans à sept ans et demi les délais de remboursement du pays.

En revanche, l'Irlande, qui espérait obtenir une baisse similaire de son taux d'intérêt, est repartie bredouille de Bruxelles, car Dublin a refusé d'augmenter sa fiscalité sur les bénéfices des entreprises, comme le lui demandaient plusieurs pays.

La zone euro a par contre salué les mesures d'austérité budgétaire supplémentaire annoncées le 11 mars par le Portugal.

L'accord trouvé le 12 mars pour renforcer les défenses de la zone euro a été rendu possible grâce à un accord de principe trouvé en parallèle sur un "pacte pour l'euro". L'Allemagne en faisait une condition pour accepter de continuer à payer pour les pays en difficulté.

Ce pacte prévoit que les pays de l'Union monétaire renforcent leur compétitivité en réformant leurs économies, en s'engageant à limiter déficits et dette et en prônant la modération salariale dans le secteur public. Toutes ces décisions devront encore être finalisées par l'ensemble des 27 pays de l'UE, lors d'un nouveau sommet, les 24 et 25 mars.

AFP/VNA/CVN

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