La zone euro négocie jusqu'au bout sur le sort de la Grèce

Les dirigeants de la zone euro s'efforçaient de trouver un compromis pour maintenir la Grèce dans l'euro tôt lundi matin 13 juillet, quelques heures avant que la Banque centrale européenne ne décide de maintenir ou non l'économie grecque sous perfusion.

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Après près de treize heures de discussions, et de nombreuses interruptions de séance, un projet de compromis a été mis sur la table par la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le Premier ministre grec Alexis Tsipras et le président du Conseil européen, Donald Tusk, a indiqué une source proche des discussions.
Ce texte va maintenant être soumis aux 19 dirigeants de la zone euro, a indiqué cette source, quelques minutes après que le Conseil européen eut annoncé la reprise des discussions au sommet avec "un compromis" sur la table.
Le ministre des finances grec Euclide Tsakalotos (gauche), le 12 juillet à Bruxelles. Photo : AFP/VNA/CVN

Mais Athènes a rappelé que deux grandes questions restaient ouvertes, le rôle que va jouer le FMI si la Grèce obtient un nouveau plan d'aide de la zone euro, et la création hors du pays d'un fonds regroupant des actifs grecs à hauteur de 50 milliards d'euros pour garantir les privatisations promises.
"Sur tout le reste, on est presque d'accord, on a dégagé le terrain", a indiqué une source gouvernementale grecque, estimant qu'"avec un pistolet sur la tempe", tout le monde serait prêt à faire des concessions.
Si le texte soumis au petit matin ne prévoit a priori pas de sortie temporaire de la Grèce de la monnaie unique, comme évoqué noir sur blanc dans un projet des ministres des Finances, il risque d'être difficile à accepter en Grèce où le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras avait promis qu'il ne se laisserait pas imposer de nouveaux sacrifices.
La marge de manoeuvre pour le Premier ministre est d'autant plus étroite que les réformes à présent réclamées par les créanciers de la Grèce, hautement impopulaires, sont à peine différentes de celles qui ont été rejetées massivement par 61% des électeurs lors du référendum du 5 juillet.
Pour faire approuver ces réformes par le Parlement, Alexis Tsipras a dû se rapprocher de l'opposition, au prix de dissensions internes à son parti Syriza, ce qui laisse craindre une nouvelle crise politique.
Le temps presse
Mais le temps presse pour la Grèce, dont les caisses sont vides et l'économie exsangue. Le pays, soumis à un contrôle des capitaux et dont les banques sont fermées depuis le 29 juin, vit suspendu aux aides d'urgence de la BCE.
Or celle-ci va devoir décider le 13 juillet de maintenir ou non l'économie grecque sous perfusion. "Il faut un signal politique ce soir" pour que la BCE poursuive son aide, avait souligné dimanche une source européenne proche des discussions.
Sur le front européen, le chef du gouvernement grec a dû tout mettre en œuvre pour rebâtir la confiance qui s'est brisée au fil de ces six mois de négociations houleuses.
Les discussions sur le sort de la Grèce ont aussi mis à rude épreuve le reste de la zone euro, en particulier le couple franco-allemand. Dès le début, le sommet du 12 juillet a pris l'allure d'un affrontement entre l'Allemagne, inflexible, et la France, qui prône une ligne plus souple.
La France "va tout faire" pour garder la Grèce dans la zone euro, avait assuré le président François Hollande.
Pour la chancelière allemande Angela Merkel, il n'était pas question au contraire d'un accord "à n'importe quel prix". "La valeur la plus importante, à savoir la confiance et la fiabilité, a été perdue" avec Athènes, avait-elle ajouté.
Les dirigeants ont passé des heures à examiner un document ébauché par leurs ministres des Finances, qui propose d'imposer une bride très courte à Athènes en échange d'un éventuel plan d'aide financière, le troisième depuis 2010.
Ils ont dû surmonter de profondes divisions pour trancher les nombreux points en suspens dans cette feuille de route, rédigée après des discussions elle-mêmes très laborieuses.

AFP/VNA/CVN


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