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La déflagration, survenue aux environs de 06h30 locales (04h30 GMT), a soufflé une partie de la façade du consulat qui était alors fermé, laissant apparaître l'intérieur du bâtiment, situé au cœur du Caire.
Des experts autour de la voiture piégée utilisée dans un attentat contre le consulat italien, le 11 juillet au Caire. |
Un civil est mort et neuf personnes, des policiers et des passants, ont été blessées, selon le porte-parole du ministère de la Santé. Il n'y pas eu de victimes italiennes.
Aux alentours du consulat, les débris d'une voiture jonchaient le sol. Une guérite en bois de la police était entièrement détruite, tandis qu'une cinquantaine de bâtiments publics et d'habitations privées ont été touchés par l'explosion.
Le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni a estimé qu'il ne faisait "aucun doute que l'objectif de l'attentat était le consulat italien", affirmant que son pays ne se laisserait "pas intimider".
M. Gentiloni est attendu dans les prochains jours au Caire, selon les Affaires étrangères égyptiennes.
Des diplomates avaient récemment indiqué avoir été avertis par la police égyptienne que les ambassades pourraient être prises pour cibles.
Menaces voilées
"L'Italie et l'Égypte sont et seront ensemble dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré le Premier ministre italien Matteo Renzi, au téléphone avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Vue générale de la façade du consulat d'Italie au Caire, détruite dans un attentat le 11 juillet. |
Dans une conférence de presse, le Premier ministre égyptien Ibrahim Mahlab a appelé "tous les pays du monde à coordonner les efforts en vue de faire face au terrorisme, un fléau qui touche l'ensemble de la communauté internationale".
C'est la première fois qu'une attaque vise une mission diplomatique en Égypte depuis le début il y a deux ans d'une vague d'attaques jihadistes dans le pays, principalement dans la péninsule du Sinaï.
Et c'est la première revendication d'une attaque contre une mission diplomatique au Caire par l'EI, un groupe ultraradical responsable d'atrocités qui sévit dans plusieurs pays arabes, surtout en Syrie et en Irak.
"Nos soldats ont réussi à faire détoner une voiture piégée de 450 kg d'explosifs contre le siège du consulat d'Italie au Caire", a affirmé l'EI dans un communiqué publié sur Twitter et diffusé par le centre de surveillance des sites jihadistes SITE.
"Nous conseillons aux musulmans de rester éloignés de ces nids de sécurité qui sont des cibles légitimes pour les moujahidine", a-t-il ajouté en allusion vraisemblablement aux ambassades et consulats.
Le texte est signé de "l'organisation État islamique-Égypte", alors qu'auparavant les attaques de l'EI en Égypte étaient revendiquées au nom de "L'EI-wilaya du Sinaï".
'Lutter contre le terrorisme'
Contrairement au consulat, l'ambassade d'Italie est située dans le quartier de Garden City où se trouvent plusieurs autres représentations diplomatiques étroitement gardées par les forces de sécurité.
La France et l'Union européenne ont condamné l'attentat.Paris a dit se tenir "aux côtés de l'Egypte et de l'Italie dans la lutte antiterroriste" et l'UE a dénoncé "une nouvelle tentative de défier la détermination égyptienne et européenne à lutter contre le terrorisme".
Depuis la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, des groupes jihadistes ont multiplié les attentats visant les forces de l'ordre, tuant des centaines de policiers et de soldats.
Les attentats les plus meurtriers ont été perpétrés dans le Sinaï et ont été revendiqués dans leur majorité par la branche de l'EI basée dans la péninsule.
Le Caire n'a pas été non plus épargnée par les attaques, dont l'assassinat le 29 juin du procureur général.
M. Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de M. Morsi, a promis ensuite une législation plus dure pour "lutter contre le terrorisme" mais un projet de loi en ce sens a provoqué un tollé auprès des journalistes et des défenseurs des droits de l'Homme.
Ces derniers accusent M. Sissi d'avoir instauré un régime plus répressif encore que celui de Hosni Moubarak renversé en 2011 par une révolte populaire.
Après la destitution de M. Morsi, plus de 1.400 de ses partisans, en majorité des manifestants, ont été tués par les forces de sécurité alors que des dizaines de milliers ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort.
Néanmoins, les puissances occidentales affichent leur soutien à M. Sissi qui se pose en fer de lance de la lutte antijihadistes dans la région.
AFP/VNA/CVN