La vidéo obscène qui menace la réconciliation en Afghanistan

Une vidéo de militaires US urinant sur des cadavres de talibans présumés a provoqué une vague d'indignation internationale et entraîné l'ouverture d'une enquête pour identifier et punir les responsables.

Le président afghan Hamid Karzaï s'est dit "profondément perturbé" par cette "profanation des corps de trois Afghans par des soldats américains".

Cet incident intervient alors que Washington et les talibans semblent prêts à s'asseoir autour d'une table pour trouver une issue au conflit afghan mais, selon un porte-parole des rebelles, cela ne devrait pas affecter les négociations. Les Marines ont identifié l'unité concernée par cette vidéo, a déclaré le 12 janvier le porte-parole de ce corps d'élite de l'armée américaine.

"Nous pensons avoir identifié l'unité. Nous ne pouvons pas dévoiler son nom pour le moment car l'incident fait toujours l'objet d'une enquête", a déclaré dans un courriel le colonel Joseph Plenzler, porte-parole des Marines. Un haut responsable militaire a par ailleurs indiqué que le Pentagone pensait avoir identifié les quatre soldats en question. Les talibans n'ont pas manqué de se saisir de l'affaire, dénonçant un "acte barbare" et "sauvage".

La vidéo d'amateur, vraisemblablement filmée lors d'une opération en Afghanistan, montre quatre jeunes hommes vêtus d'un uniforme américain qui, hilares, se soulagent sur trois corps ensanglantés, conscients qu'une autre personne est en train de les filmer.

Dès leur mise en ligne le 11 janvier sur plusieurs sites, les images ont fait le tour du monde et provoqué l'ire du président afghan Hamid Karzaï, qui s'est dit "profondément perturbé" par cette "profanation des corps de trois Afghans par des soldats américains". Dans un communiqué, il a demandé au gouvernement américain "la punition la plus sévère" pour les coupables. À Washington, la secrétaire d'État, Hillary Clinton, a fait part de sa "consternation" et estimé que "quiconque a participé ou été au courant devra rendre des comptes".  

Un acte "lamentable" pour le Pentagone

Le chef du Pentagone, Leon Panetta, a lui aussi vivement réagi et jugé cet acte "absolument lamentable". "Ce comportement est totalement déplacé de la part de membres de l'armée des États-Unis", a-t-il fait valoir, tout en précisant avoir demandé une "enquête immédiate et approfondie".

Le secrétaire à la Défense s'est entretenu de l'affaire le 12 janvier par téléphone avec le président Karzaï. "Je ne sais pas si le président (Barack Obama) a vu ou non la vidéo. Il est au courant (de l'affaire) et partage les sentiments exprimés par le secrétaire à la Défense", a de son côté déclaré Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche.

La vidéo n'a pas encore été authentifiée, a indiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby, mais selon lui "il n'y aucune indication laissant penser qu'elle n'est pas authentique". Selon un responsable des Marines non identifié cité par la chaîne CNN, il   s'agirait de soldats du 3e bataillon du 2e régiment de Marines de la base de Camp Lejeune (Caroline du Nord, Est des États-Unis). Selon un autre responsable militaire américain, il pourrait s'agir d'une équipe de tireurs d'élite.

Le commandant du corps des Marines, le général John Amos, a annoncé avoir chargé le Service d'enquête criminelle de la Marine (NCIS) d'enquêter sur cette violation du code de justice militaire américain et ordonné une enquête administrative.

En une décennie de guerres en Afghanistan et en Irak, les scandales n'ont pas manqué d'éclabousser l'armée américaine. En 2004, les clichés de prisonniers irakiens humiliés par des militaires américains à la prison d'Abou Ghraïb avaient fait le tour du monde. AFP/VNA/CVN

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