La stabilité des changes reste un objectif du G7 à Istanbul

Les ministres des Finances du G7, réunis le 3 octobre à Istanbul (Turquie), ont réaffirmé leur volonté d'un marché des changes stable, à l'invitation notamment des Européens, mais sont restés muets sur les moyens d'y parvenir.

"L'excès de volatilité et les mouvements désordonnés des taux de change ont des implications néfastes pour la stabilité financière et économique", a estimé le G7 dans un communiqué publié au terme de sa réunion.

Les grands argentiers du G7, qui rassemble les pays les plus riches de la planète, ont également affirmé dans cette déclaration leur volonté de "continuer à surveiller étroitement les marchés financiers et de coopérer lorsque c'est approprié" dans le souci de préserver un système financier international "fort et stable".

Dans ce contexte, les ministres des Finances "accueillent favorablement l'engagement de la Chine en faveur d'un taux de change plus flexible, qui devrait conduire à une appréciation continue du Renminbi (la monnaie chinoise) de façon effective", selon le texte de cette déclaration finale.

La question des changes "était une grande absente du communiqué de Pittsburgh" (États-Unis), où s'était tenu le Sommet du G20, 8 jours plus tôt, a expliqué de son côté la ministre française de l'Éconnomie, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse. Elle a également rappelé la position de la France et des pays de la zone euro sur le dollar, partagée selon elle par les États-Unis. "Nous persistons à considérer que nous avons besoin d'un dollar fort", a-t-elle dit.

Le secrétaire américain au Trésor, Tim Geithner, a encore réconforté les Européens en soulignant le 3 octobre qu'un dollar fort était "très important" pour son pays.

Le billet vert, traditionnelle valeur refuge, a effectivement entamé en fin de semaine une remontée, mais davantage en raison de la publication de mauvais indicateurs américains sur l'emploi que de propos identiques de M. Geithner, plusieurs jours auparavant.

Fin avril à Washington, les pays du G7 avaient déjà souligné qu'ils continuaient à "surveiller étroitement le marché des changes" et à "coopérer" en ce domaine afin d'éviter des mouvements brusques qui pourraient avoir des "conséquences dommageables pour la stabilité économique et financière". Sans effet notable sur le marché des changes. Les communiqués du G7 "n'intéressaient plus personne parce qu'on savait que la plupart du temps ça ne serait pas suivi d'effet", a durement remarqué la semaine dernière le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, en évoquant ce club des pays riches comme faisant partie du passé.

Après avoir grimpé fin 2008 avec la crise, le dollar est retombé tout au long de cette année, à mesure que la reprise se confirmait, permettant à l'euro de repasser en septembre au-dessus du seuil de 1,45 dollar. Et ce pour la première fois depuis décembre 2008. Longtemps club des décideurs en matière économique, le G7 est aujourd'hui largement décrié et remis en cause dans ce rôle qui a été officiellement attribué au G20, intronisé la semaine dernière principale enceinte de la coopération économique internationale.

Le ministre japonais des Finances, Hiroshisa Fujii, dans sa première apparition à une réunion du G7 depuis sa nomination, a de son côté indiqué que son pays allait tenter de réorienter sa croissance "vers la demande intérieure plutôt que vers l'exportation". La force du yen est aussi un problème pour Tokyo.

Le G7 regroupe les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie et le Canada. Le ministre russe des Finances a également à cette réunion du G7 à Istanbul, qui s'est tenue en marge des assemblées générales du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.

AFP/VNA/CVN

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