«Selon mon opinion et celle du général (Raymond) Odierno (chef de la Force multinationale), il s'agit certes d'événements tragiques et terribles mais qui ne reflètent nullement une remise en cause des progrès réalisés en matière de sécurité", a déclaré Mme Clinton lors d'une conférence de presse avec le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari.
Ces attentats "sont certainement horribles par les pertes qu'ils ont occasionnées, mais le peuple et le gouvernement irakiens ont rejeté unanimement la violence et ont affiché leur refus de voir les Irakiens se lever les uns contre les autres, ce qui est bien sûr l'objectif" des terroristes, a-t-elle ajouté.
Plus de 150 personnes ont péri depuis jeudi dernier dans des attentats suicide commis notamment contre des pèlerins chiites iraniens, qui rappellent les heures sombres des violences interconfessionnelles en Irak. Avril est aussi le mois le plus meurtrier en 2009 avec plus de 250 morts et près de 700 blessés.
De son côté, M. Zebari a souligné qu'en dépit de ces violences, son pays était déterminé à s'en tenir au calendrier défini par l'accord américano-irakien de novembre. Celui-ci prévoit le retrait des troupes américaines des villes irakiennes avant la fin juin et un retrait total d'Irak d'ici fin 2011. "Nous continuerons de compter sur l'engagement et le soutien des États-Unis au gouvernement et au peuple irakiens pour nous permettre de faire face à ces défis", a-t-il déclaré.
Mme Clinton avait promis un peu plus tôt de fournir aux Irakiens les moyens d'assurer leur sécurité. "Nous continuerons à travailler très, très dur pour vous donner les outils qui vous permettront d'avoir un pays sûr", a-t-elle déclaré à une centaine d'Irakiens de la société civile réunis à l'ambassade américaine. "Nous travaillerons étroitement avec le gouvernement irakien et les forces de sécurité irakiennes pendant le retrait de nos troupes, a-t-elle assuré. Il n'y a rien de plus important que l'unité de l'Irak. Nous n'allons pas vous dire comment résoudre les questions politiques intérieures (de l'Irak). C'est à vous de le décider".
Lors de cette première visite en Irak depuis son arrivée au département d'État en janvier, Mme Clinton a également rencontré le président irakien Jalal Talabani et le Premier ministre Nouri al-Maliki. "Je pense qu'il y aura toujours en Irak des conflits politiques comme dans n'importe quelle société, mais je crois réellement que l'Irak dans son ensemble va dans la bonne direction", a-t-elle souligné.
Elle s'est aussi entretenue avec le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak, Staffan de Mistura, qui vient de publier un rapport très attendu sur la quinzaine de "régions disputées" entre Arabes et Kurdes, notamment la province riche en pétrole de Kirkouk.
La visite de Mme Clinton intervient 2 semaines après celle du président américain, Barack Obama, qui avait averti que les prochains 18 mois seraient critiques pour l'Irak. Fin février, il avait annoncé que le gros des 140.000 soldats déployés en Irak auraient quitté le pays d'ici le 31 août 2010 et qu'il ne resterait qu'une force de 35.000 à 50.000 hommes.
Le niveau des violences avait nettement baissé en Irak en 2008 à la faveur du recrutement massif par les forces américano-irakiennes de milices composées d'anciens insurgés, dont beaucoup doivent rejoindre les rangs des forces de sécurité irakiennes.
AFP/VNA/CVN