Le porte-parole par intérim du gouvernement thaïlandais, Panitan Wattanayagorn, a fait cette annonce dans un message télévisé alors que la situation est devenue de plus en plus tendue à Bangkok, où les manifestants anti-gouvernementaux se rassemblent dans de nombreux quartiers, réclamant la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva.
Des soldats thaïlandais sont en train de se diriger, le 13 avril, vers la Chambre du gouvernement où se rassemblent des protestataires en chemise rouge de l'opposition.
Dans la matinée, les forces de sécurité ont dispersé les manifestants du Front uni pour la démocratie et contre la dictature (UDD) d'opposition dans plusieurs localités de la capitale Bangkok, pour la reprise de la circulation aux environs du monument de la victoire dans le centre-ville, a déclaré le porte-parole par intérim du gouvernement, Panithan Wattanayagorn.
Toutes les routes reliant le siège du ministère des Affaires étrangères à l'intersection de Phaya Thai et au monument de la victoire sont débloquées pour les motocyclistes et les piétons, rapporte le quotidien The Nation.
De violents affrontements faisaient rage le 13 avril à Bangkok où des manifestants antigouvernementaux se battaient à coups de cocktails molotov et de pavés contre des soldats qui ripostaient en tirant en l'air et en recourant au gaz lacrymogène, faisant au moins 74 blessés.
Un bâtiment du ministère de l'Éducation et 7 autobus ont été incendiés à proximité du siège du gouvernement thaïlandais, lieu du principal rassemblement d'opposants jusqu'ici épargné par les violences, selon un témoin.
Des centaines de militaires arrivés à bord de camions ont pris position en fin d'après-midi sur une place des environs des bureaux du Premier ministre, où 4.000 manifestants étaient rassemblés, a indiqué un officier.
Selon ce militaire, l'armée essayait de repousser tous les protestataires éparpillés dans Bangkok "vers un seul lieu afin d'empêcher l'arrivée d'autres manifestants".
Plusieurs autobus ont été incendiés et des barricades érigées à proximité du carrefour, où des tirs sporadiques étaient encore entendus dans l'après-midi. D'épaisses colon-nes de fumée noire étaient visibles au dessus de la ville.
L'armée thaïlandaise utilisera "tous les moyens possibles pour rétablir l'ordre", a averti son commandant suprême, Songkitti Jaggabatara, dans une rare allocution télévisée en direct.
Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a décrété dimanche l'état d'urgence à Bangkok face aux manifestations des "chemises rouges".
Les autorités ont renforcé la sécurité dans les ports, aéroports et autres infrastructures majeures, a annoncé le porte-parole du gouvernement.
De nombreux pays étrangers ont conseillé à leurs ressortissants d'éviter Bangkok ou de rester dans leurs hôtels.
La capitale thaïlandaise devait en principe célébrer le 13 avril la fête de Songkran au cours de laquelle la foule s'asperge joyeusement à l'aide de pistolets à eau. Mais peu de fêtards étaient visibles dans les rues et de nombreux magasins sont restés fermés.
XINHUA-AFP/VNA/CVN