Nous gérons la situation, mais parfois elle échappe à notre contrôle", a reconnu le ministre des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, lors d'une rencontre avec le président Dmitri Medvedev à Sotchi (Sud).
Environ 360 localités ont été sauvées des flammes, mais par rapport à lundi, la surface touchée par le feu a augmenté de 45.000 ha, a indiqué le ministère des Situation d'urgence.
M. Medvedev a décrété lundi l'état d'urgence dans les 7 régions les plus touchées où au moins 40 personnes ont péri dans les incendies qui ont ravagé des villages entiers et laissé sans toit plus de 3.000 Russes.
Face à la propagation des feux sur une surface de 172.000 ha, la Russie a mobilisé 180.000 spécialistes du ministère des Situations d'urgence, 5.000 soldats et 3.000 membres du ministère de l'Intérieur. Et pour la première fois, les autorités ont reconnue le 3 août que des installations militaires étaient concernées par les incendies.
Ainsi, la situation autour de Sarov, ville russe abritant un important centre de recherche nucléaire militaire, était "tendue" le 3 août soir, selon M. Choïgou même si les installations sensibles ne seraient pas menacées. "Les installations du centre nucléaire fédéral ne sont pas menacées. Il n'y a notamment aucun risque écologique ou risque d'explosion", a insisté Sergueï Kirienko, le patron de Rosatom, l'agence nucléaire russe.
Par ailleurs, le comité d'enquête du parquet russe août admis le 3 août qu'un feu de forêt avait détruit en partie la semaine dernière une base logistique de la marine russe dans la région de Moscou. Face aux difficultés, le président Medvedev a accepté le 3 août la proposition de l'Ukraine et de l'Azerbaïdjan de fournir à la Russie respectivement 2 avions et 2 hélicoptères pour lutter contre le feu.
La canicule persiste
Et pour l'instant, aucun coup de pouce météorologique n'est attendu : "la chaleur extrême crée des conditions défavorables (...) Malheureusement, on ne peut pas s'attendre à une amélioration d'ici la fin de la semaine", a déclaré Vladimir Stepanov, haut responsable du ministère russe des Situations d'urgence. La canicule est provoquée par un anticyclone "d'une durée anormale de plus d'un mois", a expliqué le directeur adjoint des services météorologiques, Dmitri Kiktev, cité par l'agence Ria Novosti.
De son côté, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a annoncé le 3 août qu'il allait contrôler personnellement le déroulement de la reconstruction des villages dévastés grâce à des caméras installées sur chaque chantier. "Les caméras vont retransmettre les images à 3 endroits : au siège du gouvernement, chez moi à la maison et sur le site internet du gouvernement", a-t-il dit lors d'une rencontre avec des habitants de Mokhovoïe, un village près de Moscou détruit par les flammes.
Le gouvernement a annoncé avoir déjà débloqué 6,5 milliards de roubles (1700 millions d'euros) pour aider les victimes des incendies. Selon les estimations d'écologistes publiées le 3 août par le quotidien économique Vedomosti, le coût des dégâts pourrait s'élever à plus d'un milliard d'euros.
AFP/VNA/CVN