Selon le Département des ouvrages hydrauliques, la pluviosité dans la moyenne région et dans le delta du fleuve Rouge a été extrêmement basse ces derniers mois.
Depuis janvier en effet, dans les 64 stations du Nord, elle n'a atteint que 86% de celle de la même période 2008. Selon Électricité du Vietnam (EVN), les lacs de barrage de la moyenne région sont au plus bas, et accusent un déficit de 2,6 milliards de mètres cubes. Seulement 2 des 17 lacs-réservoirs du Nord disposent d'un volume d'eau suffisant pour permettre l'irrigation des cultures. Le fleuve Rouge, quant à lui, est inférieur de 0,73 m par rapport à son niveau moyen. Il devrait encore baisser et atteindre son niveau record en février prochain.
Pour la campagne rizicole hiver-printemps 2009-2010, sur les 627.000 ha de riz du Nord, environ 80.000 ha manqueront d'eau. Face à cette situation, le Département de l'agriculture a demandé aux localités d'en convertir 50.000 ha en cultures maraîchères et légumières.
Mais beaucoup de localités restent réservées devant cette perspective. De tous temps en effet, les paysans ont pratiqué la culture du riz et ne sont pas prêts à en changer du jour au lendemain. D'autant plus que la riziculture rapporte pas mal ces temps-ci. Un exemple : la province de Vinh Phuc compte 4.000 ha de riz d'hiver-printemps qui risquent de manquer d'eau. Selon Nguyên Gia Thành, chef du Département des ouvrages hydrauliques de Vinh Phuc, "il faudrait environ 20 millions de mètres cubes. Demander aux paysans de cultiver des plantes maraîchères n'est pas simple. Bien que les légumes résistent mieux à la sécheresse que le riz, la riziculture est pratiquée ici depuis des générations. C'est pourquoi, un changement ne paraît pas réaliste surtout dans la période actuelle où les paysans gagnent assez bien avec le riz".
Le Premier ministre Nguyên Tân Dung vient de demander aux ministères, aux branches et aux localités des provinces septentrionales de prendre immédiatement des mesures d'urgence pour faire face à cette pénurie d'eau. Il a encore demandé au groupe EVN de vérifier la réserve d'eau de ses lacs de barrage. Ce groupe devra aussi coopérer avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR) pour garantir l'approvisionnement en électricité des stations de pompage. Le chef du gouvernement a également confié au MADR la mission de créer un groupe de prévention et de lutte contre la sécheresse.
EVN a notamment exhorté les localités à bien gérer les activités de pompage. D'ici à fin février 2010, la pluviométrie sera insuffisante et donc il faudra encore puiser dans les lacs-réservoirs. Face à cette situation, bien gérer cette réserve s'avère importante. Certaines localités encouragent même leurs paysans à pomper de l'eau des rivières ou bien à forer des puits.
Phuong Mai/CVN