Coronavirus
La propagation s'accélère, le nombre de cas aux États-Unis dépasse la Chine

Les États-Unis dénombraient jeudi 26 mars plus de cas recensés de nouveau coronavirus que tout autre pays dans le monde, dépassant la Chine et l'Italie, et la propagation de la pandémie continuait à s'accélérer et à gravement affecter l'économie mondiale.

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Un piéton solitaire traverse la 14e rue à Washington, le 25 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Malgré des mesures de confinement sans précédent affectant plus de trois milliards de personnes sur la planète, le nouveau coronavirus a désormais infecté plus d'un demi-million de personnes dans le monde. Avec plus de 83.000 cas selon l'université Johns Hopkins, les États-Unis ont dépassé la Chine, où la maladie est apparue en décembre, et l'Italie, qui comptent respectivement plus de 81.000 et 80.000 cas.

L'épidémie progresse de façon exponentielle aux États-Unis et le pays, qui avait initialement observé de loin la propagation du virus, pourrait bientôt devenir l'épicentre de la pandémie. C'est à New York, capitale économique connue pour sa densité, que l'accélération est la plus forte. La ville compte à elle seule 281 morts sur les 1.201 décès recensés dans le pays. Le numéro d'urgence américain y est saturé : "nous n'avions pas autant d'appels le 11 septembre" 2001, a déclaré Anthony Almojeria, des services médicaux d'urgence.

La situation était aussi inquiétante en Louisiane notamment à La Nouvelle-Orléans où le carnaval du Mardi Gras le 25 février, fréquenté par plusieurs centaines de milliers de personnes, a pu être le déclencheur de la contagion, selon les experts. "Restez chez vous, détendez-vous", a demandé Donald Trump aux Américains lors d'une conférence de presse devenue quotidienne, depuis la Maison Blanche.

Milliers de milliards

Le nouveau coronavirus a déjà tué plus de 23.000 personnes dans le monde, dont les deux tiers en Europe, où près de 275.000 cas sont officiellement diagnostiqués.

Un prêtre se recueille devant des cercueils à l'église Saint-Joseph de Bergame (Italie) le 26 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Réunis jeudi 26 mars en Sommet par visioconférence sous la présidence du roi Salmane d'Arabie saoudite, les dirigeants du G20 ont promis d'injecter 5.000 milliards de dollars pour soutenir l'économie mondiale menacée par la pandémie. En France, où le bilan atteint près de 1.700 morts, l'épidémie continue de s'aggraver avec 365 décès enregistrés à l'hôpital en 24 heure dont pour la première fois, une jeune fille de 16 ans près de Paris, selon les autorités sanitaires.

"Bien que la situation reste très préoccupante, nous commençons à voir des signes encourageants", a néanmoins déclaré jeudi le patron de la branche Europe de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Hans Kluge. L'augmentation du nombre de cas en Italie, pays le plus durement touché au monde avec plus de 8.000 décès, semble ralentir, "mais il est encore trop tôt pour dire que la pandémie a atteint son apogée dans ce pays", a-t-il tempéré.

À Bergame, le macabre cortège des camions militaires emportait les cercueils des victimes vers d'autres villes. Le crématorium, surchargé, ne pouvant répondre aux besoins, la cité lombarde s'est vue obligée de les envoyer vers d'autres localités. L'Espagne, devenu la veille le deuxième pays le plus touché au monde devant la Chine en nombre de morts, a franchi jeudi 26 mars la barre des 4.000 décès.

Des membres du personnel médical espagnol parlent de la "solitude immense" des malades et de leurs proches, de la tristesse des soignants, et de la crainte que "le pire" soit à venir. "J'ai cinq patients pour un seul lit. Je dois choisir. Des gens qu'on pourrait sauver sont en train de mourir, parce qu'ils ne peuvent pas être admis en soins intensifs", explique Sara Chinchilla, 32 ans, médecin dans un hôpital à Mostoles, près de Madrid. Le Royaume-Uni a quant à lui pour la première fois dépassé la barre des cent morts en une journée liés au nouveau coronavirus, qui frappe en particulier Londres, confrontée à un "tsunami" de malades gravement atteints dans ses hôpitaux.

+1.000% de chômage

Conséquence des mesures de confinement sans précédent : le monde est à l'arrêt et l'économie plonge.

Graphique montrant l'évolution sur un an des demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux États-Unis.
Photo : AFP/VNA/CVN

Aux États-Unis, les demandes d'allocations chômage ont explosé de 1.000% la semaine écoulée et atteint un record historique. Le président américain Donald Trump, qui avait beaucoup misé sur l'économie pour sa réélection en novembre, a proposé une reprise graduelle de l'activité dans certaines parties du pays moins touchées par le COVID-19. En France, l'institut national des statistiques estime à 35% la perte d'activité économique due aux mesures de confinement.

Politiques fiscales ciblées, mesures économiques et systèmes de garantie, les 5.000 milliards injectés par le G20 visent à "contrer les répercussions sociales, économiques et financières de la pandémie", selon un communiqué de l'institution. Représentant près des deux tiers de la population mondiale et les trois quarts du PIB planétaire, le G20 a été critiqué pour son silence jusqu'ici.

La Banque centrale américaine a de son côté promis jeudi de continuer à prêter de l'argent "agressivement" pour remettre la première économie mondiale sur les rails, au lendemain du vote par le Sénat d'un plan de soutien à l'économie américaine de 2.200 milliards de dollars. Ces annonces ont semblé rassurer les marchés boursiers qui ont confirmé leur rebond jeudi 26 mars. Les Bourses de Londres, Paris ainsi que Wall Street ont terminé en hausse.

"Suicide"

L'Afrique, mal armée pour faire face à une crise sanitaire de grande ampleur, suscite également de grandes inquiétudes avec l'apparition de premiers cas au Mali ou en Libye, des pays en guerre.

Un membre du personnel soignant examine une voyageuse et son bébé à la station de bus Mantsole Weighbridge, près de Hammanskraal, en Afrique du Sud, le 25 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les ONG ont veulent tenter de ralentir la propagation du virus dans les pays pauvres, et éviter un scénario catastrophe dans ces nations où les systèmes de santé sont insuffisants, en proie à la guerre ou à une crise humanitaire. L'ONU s'est aussi félicitée de l'annonce d'un cessez-le-feu par plusieurs groupes armés pour faciliter la lutte contre la pandémie.

D'autres pays ont choisi de vider une partie des prisons pour éviter une explosion des cas : l'Afghanistan va libérer jusqu'à 10.000 prisonniers afin d'éviter la transmission dans des zones isolées et "à haut risque". Les détenus mexicains ont, eux, été mis à contribution afin de fabriquer jusqu'à 2.000 masques par jour. Si l'épidémie semble endiguée en Chine, le pays a décidé de fermer ses frontières à la plupart des étrangers à partir de samedi, voyages d'affaires mis à part.

Pékin a levé les restrictions imposées depuis des mois dans la province centrale de Hubei, berceau de la pandémie, sauf dans la capitale régionale Wuhan. La peur n'a néanmoins pas disparu et le retour à la normale est encore loin, comme à Huanggang, une des villes les plus touchées par l'épidémie, où l'activité tourne encore au ralenti. Dans les rues, de nombreux avertissements rappellent que le virus n'a pas disparu. "Se rassembler pour jouer aux cartes est un suicide", prévient ainsi une banderole.


AFP/VNA/CVN

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