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Des cabines de téléphonique dans des rues quasi vides de Londres, le 25 mars |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La propagation du COVID-19 s'est accélérée ces derniers jours, les autorités recensant 115 décès en 24 heures. Le bilan total est désormais de 578 morts liés à la maladie et de 11.658 cas de contamination officiellement recensés, a annoncé jeudi soir 26 mars le gouvernement, qui a ordonné trois jours plus tôt à la population de rester chez elle pour lutter contre la propagation du virus.
De nombreux cas sont constatés dans la capitale, l'une des plus grandes métropoles européennes, où les services hospitaliers ont tiré la sonnette d'alarme. C'est "une sorte de tsunami continu", a déclaré Chris Hopson, un responsable du service public de santé, sur la BBC. Cette tension est accentuée par le fait que la proportion de membres du personnel soignant absents pour maladie est de "30%, 40% et à certains endroits même 50%", a poursuivi M. Hopson.
Pour faire face à l'urgence de la situation, le gouvernement a annoncé l'ouverture la semaine prochaine d'un hôpital de campagne de 4.000 lits dans un centre de conférence londonien. Selon les médias britanniques, une dizaines de ces structures provisoires pourraient être mises sur pied dans tout le Royaume-Uni. L'objectif est d'éviter un scénario à l'italienne, avec des hôpitaux débordés.
Aides aux travailleurs indépendants
Mais encore faut-il, selon les autorités, que les Britanniques se plient aux mesures de confinement.
Sur le pont de Westminster à Londres, devant Big Ben en réparation, le 25 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans le métro de Londres jeudi matin 26 mars, impossible de respecter la consigne de maintenir une distance de deux mètres entre les personnes. La fréquence des trains a été fortement réduite, tassant les usagers dans des rames bondées. D'autres Londoniens ont profité du soleil printanier pour fréquenter les parcs.
Le ministère de l'Intérieur les a prévenus : ceux qui ignorent les consignes risquent une amende de 60 livres (66 euros), et les policiers sont désormais dotés de pouvoirs supplémentaires leur permettant de disperser les groupes et d'ordonner aux gens de rentrer chez eux.
Critiquées pour leur manque de clarté concernant les sorties tolérées, les autorités le sont aussi pour la quantité insuffisante des équipements personnels de protection (PPE) pour les soignants, de tests de dépistage et de respirateurs. D'après le secrétaire d'État à la Santé Edward Argar, interrogé sur la BBC, le Royaume-Uni dispose actuellement de 8.000 respirateurs. Des milliers d'autres ont été commandés mais ne devraient pas arriver avant plusieurs mois.
Le choix du gouvernement de ne pas participer à un programme de l'UE destiné à augmenter le nombre de respirateurs a cependant été vivement critiqué, Boris Johnson étant accusé de placer le Brexit avant la santé de ses concitoyens. Un porte-parole du gouvernement a assuré que c'était un "problème de communication" qui a empêché le gouvernement de participer ce programme "n'ayant pas reçu une invitation à temps". Il a ajouté que Londres "réfléchirait à participer" à des programmes similaires à l'avenir.
Le gouvernement s'est targué d'être le plus grand contributeur international à la Coalition pour les innovations en préparation aux épidémies (CEPI) pour trouver un vaccin au COVID-19, annonçant avoir débloqué 210 millions de livres (230 millions d'euros) supplémentaires.
Sur le plan économique, après avoir déjà annoncé des dispositifs de soutien inédits aux entreprises et aux salariés affectés, le ministre des Finances Rishi Sunak a annoncé des mesures pour les travailleurs indépendants. Le gouvernement leur versera jusqu'à 80% de leurs revenus mensuels touchés en moyenne ces trois dernières années, jusqu'à 2.500 livres (2.750 euros) par mois, pendant au moins trois mois.
La solidarité se joue aussi à un niveau individuel : quelque 560.000 personnes se sont portées volontaires auprès du service national de santé, le NHS. Jeudi soir 26 mars, certains bâtiments se sont illuminés en bleu en hommage au NHS et à 20H00 (heure locale et GMT), les gens ont applaudi de leurs fenêtres et klaxonné au volant de leur voiture, en hommage au personnel soignant, en première ligne face à la maladie.
AFP/VNA/CVN