>>De 50 à 60 millions de brins de muguet prêts pour le 1er mai
L'essentiel du muguet pousse dans un périmètre d'une trentaine de kilomètres autour de la ville de Nantes et le reste est produit dans le Bordelais. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Retrouver le plaisir de rencontrer les amis, les voisins et de sortir dans la rue, ce serait formidable qu'on célèbre ça avec le muguet", s'enthousiasme Antoine Thiberge, directeur de la fédération des maraîchers nantais, qui produit plus de 80% de la fleur échangée partout en France pour la fête du travail. Mais à cinq semaines du 1er mai, l'étau se resserre sur cette tradition francophone qui remonte au roi Charles IX. Pour préparer la récolte du muguet, les griffes sont plantées trois ans à l'avance.
"Les deux années après la plantation, les fleurs sont impropres à la commercialisation et on commence à récolter en année 3, puis en année 4 et 5, exceptionnellement en année 6. Ensuite on arrache les racines, on fait un tri et on les replante", explique M. Thiberge assurant que la récolte 2020 s'annonce prometteuse. Jean-François Vinet, qui fait partie de la quinzaine de producteurs qui fournissent chaque année 60 millions de brins de muguet nantais, doit commencer à cueillir vers le 15 avril, pour permettre une livraison partout en France, Suisse et Belgique le jour J.
S'il doit perdre sa récolte, il estime qu'il n'est pas à plaindre. "Par rapport au reste, ça sera ça en plus, mais il y aura tellement d'autres malheurs d'ici là", se désole-t-il, attristé par la situation de ceux "qui perdent des proches, sont face à des maladies graves". L'essentiel du muguet pousse dans un périmètre d'une trentaine de kilomètres autour de la ville de Nantes et le reste est produit dans le Bordelais. C'est notamment le climat doux, la pluviométrie et la qualité des sols qui ont ancré la plante aux fières clochettes blanches sur ce territoire il y a plusieurs siècles.
Les Nantais qui font le muguet produisent par ailleurs plusieurs variétés de légumes (mâche, radis ou encore poireaux) et ne sont pas particulièrement inquiets sur leurs besoins en main d'œuvre. "Par rapport à d'autres filières de production, les maraîchers nantais ont un socle de salariés permanents assez important", justifie Antoine Thiberge.
Mais toutefois, cette année des opportunités nouvelles devraient se présenter pour des chômeurs intéressés par le maraîchage, car certains saisonniers habituels qui ne vivent pas dans la région ne pourront pas se déplacer. Cependant, insiste M. Thiberge, seuls les candidats disponibles à partir de mars-avril et jusqu'à l'automne ont un profil qui pourra intéresser les maraîchers.
AFP/VNA/CVN