"Le gaz a déjà atteint l'Ukraine", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Gazprom, Denis Ignatiev.
Kiev a confirmé peu après. "Le gaz russe a commencé à arriver en Ukraine. C'est le gaz destiné à l'Europe", a dit le porte-parole de la société publique des hydrocarbures ukrainienne Naftogaz, Valentin Zemlianski.
L'Union européenne (UE) "salue l'annonce par la Russie que les flux de gaz ont repris dans les tuyaux", a indiqué le porte-parole de la Commission européenne(CE), Ferran Tarradellas.
Quelques minutes plus tôt, selon des images retransmises sur les chaînes de télévisions russes Vesti-24 et NTV, un responsable de la société gazière russe Gazprom, Sergueï Pavlov, donnait l'ordre de relancer les livraisons vers la Turquie, les Balkans et la Moldavie.
"J'ai bien reçu l'ordre, nous le mettons en oeuvre", a répondu un technicien de Gazprom de la station gazière de Soudja (Ouest de la Russie, près de la frontière ukrainienne).
M. Pavlov a déclaré que Gazprom allait pomper dans un premier temps 76,6 millions de mètres cubes par jour, une quantité d'essai encore éloignée des quelque 300 millions de mètres cubes quotidiens que l'Europe recevait via l'Ukraine avant le 1er janvier et le début du conflit gazier russo-ukrainien.
La CE a parlé lundi de "24 à 40 heures" avant que le gaz arrive aux clients européens. Bruxelles évoquait jusqu'ici un délai allant jusqu'à 3 jours.
Des observateurs européens, russes et ukrainiens ont été déployés dans les stations gazières pour mesurer les quantités de gaz entrant et sortant d'Ukraine.
Le "vol" de gaz était la justification russe pour débrancher aujourd'hui les livraisons à l'Europe passant par le territoire ukrainien. Le gaz russe représente un quart de la consommation de l'UE, dont 80% transite par les gazoducs ukrainiens.
Moscou a d'ailleurs prévenu les Européens que si Kiev procédait à la moindre ponction sur le gaz destiné à l'Europe, le transit serait réduit proportionnellement à la quantité siphonnée.
Le conflit gazier est loin d'être fini, l'Ukraine demeurant privée de gaz faute d'un accord sur sa dette envers Gazprom et sur le prix de son approvisionnement pour 2009.
Et des difficultés semblent déjà émerger autour de la question du gaz dit technique, quelque 21 millions de mètres cubes quotidiens qui servent à mettre les gazoducs ukrainiens sous pression.
Pour trouver une solution à la guerre gazière russo-ukrainienne, selon Moscou, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, et son homologue tchèque, Mirek Topolanek, ont évoqué lundi l'idée d'un crédit de l'UE et de la Russie à Kiev pour payer son gaz.
AFP/VNA/CVN