>>Les forêts, davantage affectées par les sécheresses, stockent moins de C02
Une rivière est asséchée à Piracaia, dans l'État brésilien de Sao Paulo. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ces derniers chiffres paraissent confirmer une accélération du réchauffement climatique après 2014, qui avait été l'année la plus chaude jamais enregistrée depuis 135 ans.
Non seulement juillet a battu un record de chaleur sur la Terre pour ce mois depuis plus d'un siècle mais "la température y a également été au plus haut de tous les mois pour la période 1880-2015", a souligné l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) dans un communiqué.
La température moyenne combinée à la surface des terres et des océans en juillet 2015 s'est située 0,81°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle (15,8°C), surpassant de 0,08 degré le précédent record établi en juillet 1998.
Juillet, mois durant lequel le mercure est normalement au plus haut sur la Terre, a été cette année avec une température globale de 16,61°C le plus chaud de tous les 1627 mois depuis janvier 1880.
La température en juillet augmente actuellement de 0,65°C en moyenne par siècle, selon la NOAA.
Des jeunes femmes polonaises se rafraîchissent dans le jet d'une bouche d'incendie à Lodz (Pologne), le 9 août. |
Pour les sept premiers mois de 2015, la température moyenne à la surface des terres et des océans de la planète a dépassé de 0,85°C la moyenne du 20e siècle pour cette période, ce qui en fait la plus chaude en 136 ans, surpassant de 0,09°C le précédent record relevé en 2010.
Cinq des sept premiers mois de 2015, dont mai, juin et juillet, ont battu des records de chaleur. Janvier a aussi été le second plus chaud dans les annales, pour ce mois, et avril, le troisième, précise la NOAA.
Réchauffement des océans
La température à la surface des océans a également été au plus haut de janvier à juillet depuis 1880, se situant 0,67°C au-dessus du précédent record de 2010.
Les océans ont été plus chauds que la moyenne sur de vastes étendues, plus particulièrement dans l'est et la région équatoriale du Pacifique et dans l’Arctique et des parties de l'ouest de l'Atlantique Nord ainsi que dans l'océan Indien.
Avec la réapparition depuis ces derniers mois du courant chaud El Niño, qui est particulièrement intense, les températures en juillet dans les eaux équatoriales du Pacifique ont été près d'un degré Celsius au-dessus de la moyenne de 1981-2010 et près de 2°C de plus dans l'Est du Pacifique, selon le Centre de prévision du climat de la NOAA.
Des éclairs déchirent le ciel au-dessus de Godewaersvelde, en Alsace, lors d'une vague orageuse le 13 août. |
En revanche, dans le Nord de l'Atlantique, une région au sud du Groenland a été nettement plus froide que la normale, indique la NOAA.
En juillet, l'étendue des glaces arctiques a été 9,5% au-dessous de la moyenne de la période 1981-2010, soit 906.495 km2 de moins, ce qui en a fait la huitième plus faible superficie de la banquise arctique pour un mois de juillet depuis 1979, mais aussi la plus grande depuis 2009. Les observations par satellites ont commencé en 1979.
Dans l'Antarctique, la surface des glaces a été le mois dernier 3,8%, ou 621.597 km2, inférieure à la moyenne de la période 1981-2010.
Les gaz à effet de serre émis dans l'atmosphère (CO2, méthane...), à l'origine du réchauffement, ont atteint des concentrations record en 2014, selon un rapport international publié en juillet par la NOAA.
Le Giec, un groupe d'experts internationaux du climat, a montré que "la température à la surface du globe a crû de près d'un degré Celsius depuis le début du XXe siècle et jusqu'à 2,5 degrés dans certaines parties d'Afrique, d'Asie, d'Amérique du Nord et du Sud".
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait souligné en juillet qu'en l'absence de mesures, le réchauffement pourrait atteindre de 5 à 6°C d'ici 2100, appelant de ses voeux des actions décisives à la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP 21) qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre.