Berlin s'attend à 800.000 demandeurs d'asile en 2015 et appelle l'UE à agir

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a annoncé le 19 août attendre cette année en Allemagne "jusqu'à 800.000 demandeurs d'asile", un record absolu, et a exhorté l'Union européenne à agir devant cette crise sans précédent.

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"Nous devons tabler sur jusqu'à 800.000 demandeurs d'asile", a indiqué le ministre du gouvernement Merkel, doublant ainsi les prévisions précédentes qui faisaient état de 400.000 à 450.000 demandeurs d'asile pour 2015.

L'Allemagne, déjà première destination des demandeurs d'asile dans l'Union européenne devant la Suède, doit faire face à "un vrai défi", a-t-il reconnu, alors que le nombre de demandeurs d'asile cette année devrait quadrupler par rapport aux 202.000 enregistrés en 2014.

Des réfugiés se reposent dans un gymnase de la police fédérale allemande mis à leur disposition à Deggendorf (Bavière), le 11 août.

La hausse déjà spectaculaire depuis janvier a pris un tournant "dramatique" depuis le début de l'été. En juillet, quelque 38.000 personnes ont déposé une demande d'asile et sur les seuls 17 premiers jours d'août, ils ont été 50.000, a détaillé le ministre.


"Les flux migratoires via la mer Égée et les Balkans ont considérablement augmenté",
a-t-il dit, soulignant également que la "situation en Grèce s'est détériorée" avec des arrivées massives de migrants, venus des zones de conflit comme la Syrie ou l'Irak et arrivant sur des îles grecques complètement dépassées.

L'ONU a d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme devant la menace de catastrophe humanitaire sur les îles de Kos ou Lesbos.

L'UE appelée à l'action

Thomas de Maizière a pointé du doigt, mais sans les nommer, certains de ses partenaires européens qui "n'accomplissent pas leurs devoirs" et ne respectent pas le droit européen en matière d'asile. Il doit aborder le sujet le 20 août à Berlin avec son homologue français Bernard Cazeneuve.

Certains pays comme l'Italie ou la Grèce, deux des principales portes d'entrée dans l'UE, sont accusés d'envoyer certains migrants vers d'autres États, notamment l'Allemagne.

"Nous ne dédouanerons pas nos partenaires et la Commission (européenne) de leurs responsabilités", a-t-il jugé, "la Commission européenne doit agir contre les pays-membres qui n'assument pas leurs devoirs".

Un appel également lancé par le ministre de l'Économie social-démocrate, Sigmar Gabriel qui a accusé l'UE d'"échouer lamentablement".

M. De Maizière a averti que, sur la durée, l'Allemagne "ne pouvait à elle seule assumer comme c'est le cas actuellement la prise en charge d'environ 40% des réfugiés et demandeurs d'asile qui arrivent en Europe".

L'Allemagne souhaite l'instauration dans l'UE de quotas de répartition, comme elle le pratique sur son territoire où chaque État régional se voit attribuer la prise en charge d'un certain pourcentage de demandeurs d'asile. Pour Berlin, "une véritable politique européenne en matière d'asile" est nécessaire.


AFP/VNA/CVN

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