"Préserver les espèces et les écosystèmes de la planète de même que les bienfaits qu'ils apportent est crucial pour un développement durable et les objectifs du millénaire pour le développement (OMD)", a-t-il souligné devant des chefs d'État et de gouvernement réunis pour un sommet sur ces objectifs de réduction de la pauvreté. "L'objectif pour 2010 ne sera pas atteint", a-t-il dit, soulignant que 2010 est l'année internationale de la biodiversité et qu'elle est une date butoir à laquelle la communauté internationale s'était engagée à réduire le rythme des pertes en biodiversité, a-t-il dit. "Le déclin global dans la biodiversité s'accélère", a-t-il souligné. "La raison est simple : les activités humaines, les vôtres, les miennes, celles de chacun", a souligné le secrétaire général de l'ONU.
Les plus touchés par ce phénomène sont les pauvres, a-t-il relevé, notant que "trop de gens ne comprennent toujours pas les implications de ces destructions".
M. Ban a rappelé que les 193 parties de la Convention sur la diversité biologique se réunissent le mois prochain à Nagoya (Japon) où elles doivent adopter un plan stratégique sur la biodiversité et une vision pour la biodiversité en 2050. "C'est solide sur le papier. Mais nous aurons besoin de détermination pour le faire vivre", a-t-il affirmé.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a souligné que "nous avons collectivement manqué l'objectif de 2010 pour la biodiversité. Au contraire, nous continuons à perdre de la biodiversité à un rythme sans précédent". "Nous sommes à la croisée des chemins : soit nous prenons des initiatives concertées pour inverser la perte en biodiversité le plus tôt possible, soit nous compromettons notre avenir et celui des générations qui ne sont pas encore nées", a-t-il indiqué. "Nagoya est notre chance pour renverser la situation".
Le ministre des Affaires étrangères du Japon, Seijia Maehara, a souligné que des étendues de forêts équivalant à un tiers de la superficie du Japon disparaissent chaque année.
De nombreux scientifiques estiment que la terre se trouve à la veille de la sixième grande vague d'extinction de son histoire. Selon l'ONU, le rythme annuel de perte d'espèces dû aux activités humaines est "plus que 100 fois supérieur à celui de l'extinction naturelle".
Après 2 ans d'âpres débats, la naissance du "Giec de la biodiversité" devrait être entérinée cet automne à l'ONU. Mais de nouveaux obstacles se dressent devant cet organisme censé évaluer l'érosion du vivant et aider à l'enrayer.
La création de l'IPBES (Intergovernmental science-policy Platform on Biodiversity and Ecosystem services) doit être actée cette année pour être opérationnel dès 2011, soulignait à Paris la secrétaire d'État française à l'Écologie, Chantal Jouanno, avant son départ pour New York.
Izabella Teixeira, ministre de l'Environnement du Brésil, a insisté sur le fait qu'une fois crée, l'IPBES "permettra d'améliorer notre compréhension de la nécessité d'une action immédiate contre la perte en biodiversité".
"Nous avons besoin d'un accord à Nagoya. Lors de cette réunion de haut niveau, nous devrons galvaniser la volonté politique et l'engagement de tous les pays en faveur de cet appel à l'action", a-t-elle dit.
AFP/VNA/CVN