L'ONU veut rendre les voitures électriques plus sonores

Kenneth Feith, membre d'un groupe de l'ONU ayant travaillé pendant plus de 30 ans pour faire baisser les nuisances sonores des voitures, n'en revient pas lui-même.

Contre toute attente, il s'est retrouvé à plancher depuis quelques mois pour rendre les nouvelles générations de véhicules hybrides et électriques au contraire plus sonores.

Et raconte que quand il a reçu une demande en ce sens, sa réponse a fusé : "Vous êtes fous". Il reconnaît désormais qu'il n'avait pas imaginé les conséquences désastreuses pour certaines catégories de personnes, comme les mal-voyants, les personnes âgées ou les cyclistes, de ne pas entendre s'approcher des voitures devenues plus silencieuses. "Clairement, il y a un problème", admet-il.

Devenus conscients de ces enjeux de sécurité, l'expert onusien et son équipe travaillent depuis mars 2009 pour créer de nouvelles normes de bruit pour ces voitures écologiques aux effets inattendus, désormais prouvés.

Selon une étude du département américain des Transports, les voitures hybrides provoquent ainsi 2 fois plus d'accidents que des voitures normales notamment quand elles reculent ou se garent dans des places de parking.

"Les voitures sont devenues dangereusement silencieuses", abonde un haut responsable de la Fédération américaine des aveugles, John Pare Junior, venu à Genève pour un test en plein air de ses véhicules, organisé la semaine dernier par l'ONU. "C'est une grande préoccupation pour tous les piétons à travers le monde et en particulier pour les aveugles", qui ont un besoin absolu d'entendre les voitures pour pouvoir se déplacer en toute sécurité, explique-t-il.

Le groupe onusien de M. Feith n'en doute désormais plus et tente ainsi de déterminer quel volume sonore, quels genres de tonalités sont nécessaires, ou encore si une voiture qui recule devrait émettre un son particulier, comme celles qui sont à l'arrêt mais dont le moteur est en marche.

L'expert insiste : il ne s'agit pas là de revenir en arrière et de refaire plus de bruit, mais juste de trouver les moyens de signaler distinctement la présence ou l'arrivée d'un véhicule.

"Nous pensons pouvoir parvenir (à améliorer la sécurité) sans augmenter l'impact du bruit en général", assure-t-il, envisageant à titre d'exemple que les voitures hybrides et électriques émettent un bruit comparable au tic-tac des montres quand elles accélèrent.

En tout état de cause, il est urgent de décider des normes pour ce genre de voitures car elles font de plus en plus d'émules parmi la population mondiale, insiste M. Feith.

Des constructeurs japonais tels que Toyota, Mitsubishi ou Nissan, en pointe sur les véhicules hybrides, ont déjà pris conscience du problème et commencent à mettre au point des systèmes pour rendre leurs modèles un peu plus sonores.

Mais si chacun décide par lui-même un son différent de son concurrent, les risques de confusion pour les piétons demeureront énormes. D'où la nécessité de normes applicables par tous, qui seront inclues dans le document du groupe onusien, qui travaille également avec les plus grands producteurs automobiles mondiaux (américains, japonais, européens). Ses recommandations devraient être prêtes d'ici un an et demi.

Les normes proposées comprendront notamment des plafonds sonores, des méthodes pour détecter des voitures à distance, ou des gammes de sons différents.

"Nous avions des voitures qui faisaient pas mal de bruit et avons dû les rendre silencieuses. Maintenant, nous avons des véhicules qui commencent à être silencieux et nous devons juste les rendre détectables", résume M. Feith.

AFP/VNA/CVN

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