Selon un responsable du service des eaux, les échantillons d'eau prélevés au confluent de la rivière Raab avec le Danube révèlent "un taux alcalin légèrement supérieur à la normale, entre 8,96% à 9,07%", alors que la normale est à 8%.
Le flux toxique émanant de ces boues rouges déversées à partir d'un réservoir d'une usine de bauxite-aluminium de la ville d'Ajka (160 km à l'ouest de Budapest) est passé de la Raab dans le Danube peu après 06h30 GMT, à Györ.
La catastrophe écologique ayant frappé lundi la Hongrie menace tout l'écosystème du 2e fleuve le plus long d'Europe, après la Volga, notamment la faune et la flore.
Cet accident industriel sans précédent en Hongrie a déjà fait quatre morts, dont une petite fille de 14 mois, plus de 120 blessés, trois personnes étant toujours portées disparues.
Les autorités et l'organisation écologiste Greenpeace font des prélèvements pour étudier la dangerosité de la pollution pour la faune et la flore. Les pays riverains du Danube au sud de la Hongrie, notamment la Serbie, la Croatie et la Roumanie, font de même.
Le gouvernement hongrois avait déclaré mardi l'état d'urgence dans trois départements de l'ouest du pays après un accident industriel lundi dans une usine de bauxite-aluminium de la ville d'Ajka (160 km à l'ouest de Budapest).
Un réservoir s'est rompu et a déversé quelque 1,1 million de mètres cubes de boue rouge toxique sur les sept villages avoisinants.
Quelque 500 personnes, pompiers et volontaires, participaient le 6 octobre aux opérations de nettoyage.
"Nous savons déjà que 10 hectares ont été submergés par la boue rouge, causant des dommages importants dans 40 maisons à Kolontar, 244 à Devecser et 14 à Somlovasarhely", a détaillé Sandor Pintér.
La société MAL, propriétaire de l'usine et qui rassemble un groupe d'investisseurs privés, est sur la sellette. L'usine d'Ajka, construite en 1943, est très ancienne, selon le site Internet de MAL. Elle avait été rachetée par MAL dans les années 90 après la chute du régime communiste.
Le secrétaire d'État à l'Environnement, Zoltan Illés, s'est dit "persuadé" que la cause de l'accident était la surcharge des réservoirs. Selon lui, le nettoyage et la reconstruction des villages pourraient prendre des mois, voire un an. Les coûts "pourraient atteindre des dizaines de millions d'euros", a-t-il ajouté. MAL devra payer et, si elle n'a pas les moyens suffisants, une contribution du gouvernement ou une demande d'aide à l'Union européenne sont envisagées.
Le directeur de MAL insistait le 6 octobre pour reprendre rapidement la production. L'entreprise ne peut survivre "qu'un mois avant de perdre toute sa clientèle", a affirmé Zoltan Bakonyi. L'usine emploie 1.100 personnes et se trouve être l'unique employeur dans une région plutôt pauvre, a-t-il dit dans un entretien radiophonique.
AFP/VNA/CVN